Fabrice Lacroix – Antidot : « Le big data résume notre message : les données ont de la valeur »

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Fournisseur français de solutions pour la recherche en entreprise, Antidot a lancé Fluid Topics, une solution de publication en ligne dynamique. Entre la GED et le big data, où se situe-t-il ? Interview du Président.

Antidot est un éditeur français qui développe des solutions de recherche de documents pour les entreprises.

En marge du salon Documation organisé en mars à Paris (le rendez-vous des professionnels de la gestion des données ou GED), Fabrice Lacroix, Président-fondateur de la société, présente une nouvelle solution BtoB : Fluid Topics, disponible en mode hébergé (SaaS) ou en licence.

Cette solution facilite « l’accès à la documentation technique structurée » (XML, DITA, SGML) en vue d’une optimisation.

Sans entrer en profondeur dans les schémas techniques, Fluid Topics permet de dynamiser la publication en ligne de documents au-delà de simples fichiers PDF et pages HTML statiques.

Les utilisateurs peuvent naviguer, lire, rechercher, annoter ou commenter les éléments sut tous supports (on pense aux PC et aux tablettes en premier lieu).

Comment Antidot s’inscrit dans la vague big data ? Quels sont les projets ou références les plus fraîches ? Fabrice Lacroix, Président d’Antidot, répond à nos questions.

(Interview réalisée par mail juste après le salon Documation)

ITespresso.fr : Avec Fluid Topics, vous vous concentrez sur la documentation structurée alors que les éditeurs tendent à parler du big data et la gestion des données non structurées. Pourquoi ce choix ?

Fabrice Lacroix : Le Big Data est une expression très à la mode qui résume un message que nous portons depuis des années. « Les données ont de la valeur. Si vous les exploitez bien, vous pouvez en retirer des bénéfices énormes. »

En cela, rien de vraiment nouveau donc pour nous. A fortiori parce que les solutions Antidot sont déjà capables de traiter des gros volumes, des dizaines de millions de données et de documents complexes pour les analyser et en tirer de la valeur.

Et c’est ce que nous faisons chaque jour pour nos clients. Nous sommes donc déjà un acteur du Big Data et en particulier de la gestion des données non structurées où nous avons une avance technologique importante notamment grâce à notre plateforme Antidot Information Factory.

Mais la question n’est pas tant de savoir « Quoi ? » que « Pourquoi ? ».  Quel usage pour le Big Data ? Appliqué à quelles données et pour en retirer quelle valeur ?

C’est là où une solution comme Fluid Topics est intéressante. Car elle intègre tous nos savoir-faire et les applique à un domaine très spécifique, celui de la documentation technique, pour répondre à un enjeu opérationnel critique : la réduction des coûts de support.

Et au delà de la documentation, nous l’appliquons à toutes les sources de données liées au support et à la gestion de l’après-vente: application de gestion des incidents, flux de remontées client, bases de connaissances …

En analysant et maillant toutes ces données, nous sommes en mesure de répondre aux attentes des entreprises dans le domaine du support client et la maintenance.

Et soyez sûr que dans certains secteurs, quand on voit les volumes de documentation et de données liées au support après-vente, on est bien dans le Big Data.

À mon sens, c’est d’ailleurs un des enjeux de la réussite à long terme du Big Data : ne pas en rester à une offre technique, mais bien apporter des solutions opérationnelles applicables rapidement à des besoins métier concrets.

ITespresso.fr : Au-delà de l’annonce de Fluid Topics, quelles sont les dernières références clients d’Antidot (associées à quels types de projets) ?

Fabrice Lacroix : Nous sommes toujours très actifs dans nos domaines d’excellence historiques que sont le e-commerce et le publishing (presse, médias).

Dans le e-commerce, nous agissons autant en direct qu’à travers d’autres éditeurs qui intègrent en OEM notre solution de « searchandizing » AFS@Store dans leur propre plate-forme.

Ainsi avec Compario, nous équipons les sites de commerce de Décathlon dans plusieurs pays européens : France, Espagne, Italie, Allemagne, Royaume Uni, Pologne…

Nous avons aussi équipé ensemble en 2012 les sites marchands de But, Citadium et du grand distributeur belge Delhaize.

Avec Altima, une agence spécialisée dans le e-commerce, nous avons apporté notre moteur de recherche aux enseignes Jules ou Camaieu.

En ce qui concerne les éditeurs de contenu, nous avons réalisé des projets passionnants l’année dernière avec des clients comme LexisNexis et le portail Lexis360 dans le domaine du juridique : leurs besoins technologiques étaient considérables, autant en matière de moteur de recherche que d’enrichissement des données, et ce sur des millions de documents.

Nous avons également travaillé pour Electre sur la valorisation et le maillage de son catalogue de livres qui compte plus d’un million de références, ou Vidal pour son nouveau portail du médicament qui vient d’être mis en ligne.

Ce qui est réellement intéressant, c’est de constater que, quel que soit le secteur, et y compris en entreprise, les projets les plus importants sur lesquels nous avons travaillés tournaient autour de l’enrichissement et de l’exploitation des données.

Le moteur de recherche est un domaine plutôt bien maitrisé. En revanche, le front de l’innovation est actuellement sur le nettoyage et la sémantisation  des données. Et à ce jeu, Antidot Information Factory est une référence.

ITespresso.fr : Si vous aviez une tendance nouvelle qui émerge dans la GED, laquelle distingueriez-vous ?

Fabrice Lacroix : Le marché est finalement assez cohérent puisque les dernières tendances dans la GED sont alignées avec les objectifs du Big Data. Je m’explique.

Le Big Data c’est d’un côté de l’analytique sur les données très structurées (disons de la BI augmentée, sur de plus grands volumes) à la recherche de patterns : modèles de comportement d’achat, des déplacements, des consommations…

Et pour les données non structurées, celles habituellement stockées et gérées dans la GED, il s’agit de donner du sens : classer automatiquement, tagger avec des mots-clés, extraire les concepts-clés, relier les documents, …

Dans les deux cas l’objectif est le même : la recherche de la valeur.

Ces dernières années, les GED ont étendu leur périmètre fonctionnel afin de ne pas rester cantonnées dans un rôle de stockage documentaire. Elles se sont enrichies de fonctions sociales et collaboratives. Mais elles ne peuvent pas revendiquer d’intégrer toutes les fonctions et toutes les données de l’entreprise.

Leur périmètre se stabilise donc nécessairement. Et l’enjeu pour la GED devient alors de s’intégrer avec les autres sources de données, dans cette dynamique de recherche du sens et avec cet écosystème d’outils.

C’est là où notre approche Linked Enterprise Data fait des merveilles.

 Antidot recense beaucoup de « projets décalés »
À ce jour, Antidot, c’est plus de 120 clients et 45 collaborateurs, dont la moitié en R&D. Côté business, 2012 a été la « première année sans croissance à 2 chiffres », précise Fabrice Lacroix. En 2012, le chiffre d’affaires a stagné aux alentours de 3,5 millions d’euros. « Alors que nous étions habitués à une croissance annuelle régulièrement supérieure à 20% ». Outre les effets de la crise, l’éditeur recense aussi beaucoup de « projets décalés ». Fabrice Lacroix analyse la situation : « On constate que les entreprises veulent s’assurer du retour sur investissement de chaque projet avant d’investir. D’où notre effort à la fois R&D et marketing. » La livraison de Fluid Topics a vocation à répondre « rapidement et efficacement à des enjeux concrets et identifiés ». « Réduire ses coûts de support de 10 à 30%, ça c’est concret », argue le président d’Antidot. Le développement de la société devrait passer par l’international (Fluid Topics sera lancé aux Etats-Unis à la mi-avril). « Nous réalisons déjà plus de 20% de notre chiffre d’affaires à l’export et nous visons plus de 50% d’ici 3 ans », précise le patron d’Antidot.

(Credit photo : page Facebook Antidot)

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