Facebook fait sa mini-révolution via les Api

Mobilité

Depuis l’ouverture du service communautaire aux développeurs externes, on
recense plus de 4000 applications qui enrichissent le service Web 2.0.

En mai dernier, la plate-forme communautaire Facebook annonçait, par le biais de son PDG Mark Zuckerberg, une certaine ouverture en permettant dorénavant aux développeurs externes de créer des applications nouvelles. Une mini-révolution qui a des répercussions au-delà de la Silicon Valley.

Depuis cette ouverture, pas moins de 4000 applications disponibles sur Facebook ont été conçues par des développeurs de logiciels indépendants. La palette est large : les applications vont du logo le plus trivial à la carte interactive plus sophistiquée utilisant un mash-up de Google Maps.

La démographie des utilisateurs de Facebook a de quoi séduire : le site de networking représente quelque 40 millions de personnes disposant d’un profil socio-économique attrayant pour les entreprises. « Facebook est un site dont les utilisateurs disposent d’une formation universitaire et appartiennent à la catégorie des CSP+ », selon Danah Boyd, une étudiante à l’université de Berkeley en Californie, à l’origine d’une étude parue en juin dernier et intitulée Viewing American class divisions through Facebook and MySpace.

Dans ce que le Los Angeles Times décrit comme « l’économie émergente de Facebook », des entreprises sponsorisent les développeurs afin qu’ils créent des applications non seulement qui fonctionnent mais qui, en plus, génère du trafic sur leurs sites. Qui dit trafic dit revenus…

Des Api à tous les goûts

Facebook regorge de ces nouvelles applications (par l’intermédiaire des Api pour Application Programming Interface) dont le succès a été immédiat auprès des utilisateurs du site dit de social networking. Environ 80% d’entre eux ont téléchargé au moins une de ces applications sur leur compte. Le principe est simple : l’utilisateur choisit parmi un nombre illimité d’applications et les postent sur leur propre page d’accueil.

Parmi elles, on trouve l’application « Visual Bookshelf », qui permet de se créer une bibliothèque virtuelle en choisissant ses livres sur l’inventaire d’Amazon. « iLike », une des plus en vogue, permet d’agrémenter son profil de ses clips ou MP3 préférés, ce qui a rapidement attiré l’attention des maisons de disques.

Autre illustration de cette vague d’API : l’application « Election ?08 » se présente sous la forme d’une petite icône avec l’image et le nom du candidat soutenu pour les prochaines élections présidentielles aux Etats-UNis. Lorsqu’on clique dessus, on est re-dirigé vers la page du site d’informations Newsvine.

Un autre, Booze Mail, incite les utilisateurs de Facebook à s’envoyer des boissons virtuelles : jus et cocktails en tout genre. L’application a été tellement téléchargée ?plus d’un dixième de la communauté totale – que les producteurs de boissons commencent à y voir un marché publicitaire potentiel.

Facebook, le nouveau Microsoft ?

« Facebook est la prochaine version du système d’exploitation, et les développeurs ne font qu’en construire les composants », selon Max Levchin, co-fondateur de Paypal qui a développé l’application Slide, qui permet de générer des diaporamas sur Facebook.

« En ajoutant de nouvelles caractéristiques à Facebook, Zuckerberg [le fondateur de Facebook, ndlr] a emprunté une tactique de Microsoft. Dans les années 80, quand Windows est devenu le système d’exploitation de l’ordinateur personnel, Microsoft a permis à d’autres d’améliorer sa plate-forme, au lieu de passer du temps à le faire faire par son équipe« , commente le Los Angeles Times.

Aujourd’hui, Facebook, leader sur son terrain, imiterait donc la stratégie de la firme la plus puissante de la planète. D’autres services Web 2.0 comme MySpace, Bebo ou LinkedIn ont déjà annoncé qu’ils ouvriraient leurs plates-formes à des développeurs extérieurs.