Facebook France vise une révolution fiscale en 2018

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La réforme annoncée par Facebook en matière de comptabilisation des revenus publicitaires sera effective cette année en France.

La refonte du fil d’actualités pour donner la priorité aux publications de la famille et des amis n’entraînera « pas forcément » une diminution du volume de publicités.

Laurent Solly l’a reconnu ce samedi sur France Inter.

Invité de l’émission « On n’arrête pas l’éco », le directeur général de Facebook pour la France et l’Europe du Sud s’est expliqué : les annonces sponsorisées, « comme d’autres contenus, engagent de l’interaction », critère qui va justement prendre du poids dans le système de classification des posts.

« On s’est […] rendu compte qu’il y avait parfois une lecture assez passive […] : on scrollait et on voyait des contenus qui donnaient moins de satisfaction [qu’]une attitude plus active […] qui crée véritablement le lien social », a-t-il déclaré, dans la lignée des vœux de Mark Zuckerberg.

Le patron de Facebook a affirmé vouloir revenir aux fondamentaux face aux « errements » d’un réseau social qui a « dévié de sa trajectoire » l’an dernier.

Il en a fait sa mission pour 2018, avec plusieurs axes dont la protection de la communauté (2 milliards de comptes actifs selon un relevé de septembre 2017) contre les abus.

En la matière, il s’agira, comme l’a rappelé Laurent Solly, d’améliorer la capacité à détecter et à supprimer les comptes à l’origine des fameuses fake news.

Ces dernières devront elles-mêmes faire l’objet d’une caractérisation plus poussée. Et sur ce point, Facebook ne souhaite pas « être l’arbitre de la vérité » ; d’où ses accords avec des médias français (Le Monde, Libération, Radio France…) pour travailler avec leurs cellules de fact-checking.

L’idée est d’aller au-delà du signalement des fausses informations (qui tend à occasionner plus de clics) en présentant des éléments destinés à les « contrebalancer ».

Révolution française

En toile de fond, un changement annoncé dans la structure de déclaration des revenus sur les principaux marchés d’activité du groupe.

« À partir de l’année 2018, les revenus de Facebook France investis par des entreprises […] qui ont été accompagnées par des équipes commerciales [et] marketing qui sont ici […] à Paris seront déclarés en France », a résumé Laurent Solly.

Au niveau mondial, le chantier, amorcé dans un contexte d’appels à davantage de transparence fiscale, doit être bouclé d’ici au 1er semestre 2019.

Des revenus aujourd’hui enregistrés par le siège social international basé à Dublin (une structure « totalement légale qui existe pour […] des milliers d’entreprises », selon le directeur de Facebook France) le seront au niveau local, aussi longtemps que la multinationale dispose d’un bureau commercial pour assurer les relations avec les annonceurs.

Quel impact sur le plan financier ? À deux semaines de l’annonce des résultats de l’exercice 2017, Laurent Solly ne donne pas d’estimation. On en restera au million d’euros d’impôts que Facebook a payés en France au titre d’un chiffre d’affaires déclaré d’environ 37 millions d’euros sur l’année 2016 (pour un résultat net de 1,7 million d’euros).

Crédit photo : mkhmarketing via VisualHunt / CC BY


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