Facebook Journalism Project : le réseau social veut embellir l’actualité

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Facebook monte un programme pour renforcer ses liens avec les médias et former les journalistes aux outils sociaux. Tout en faisant la chasse aux fausses infos.

The Facebook Journalism Project est lancé alors que le réseau social est accusé de laxisme dans la diffusion de fausses informations.

A travers ce programme, le réseau social compte accroître la collaboration avec les médias comme vecteur de production et de diffusion de l’information.

Dans une contribution disponible sur son espace presse, Facebook évoque une vaste offensive sur différents volets visant à renforcer les liens avec « l’industrie de l’information » qui passe par des nouveaux outils mis à disposition des journalistes et la formation.

Cela dépasse les professionnels puisque le réseau social s’engage à aider les internautes à faire le tri des contenus d’actualité que l’on peut consulter sur le réseau social : extraire les contributions les plus pertinentes et éviter les canulars.

Cela passe par la mise à disposition de nouveaux formats de publication pour les médias et les journalistes. Afin de mieux coller aux usages de consommation de l’information qui évoluent avec l’essor des réseaux sociaux et de la mobilité.

Facebook a déjà planché sur le sujet avec des formats comme Live (live video streaming), 360 (vidéo immersive) ou Instant Articles (publication directe d’articles sur Facebook, sans renvoyer vers le site média de l’éditeur).

Le groupe Internet de Mark Zuckerberg s’attelle à faciliter la publication d’information « en package » pour interagir davantage avec les lecteurs les plus réguliers. Une exploration qui serait proposée d’abord par Instant Articles.

« Nous travaillons dessus avec plusieurs partenaires pour améliorer le dispositif (….) Nous en sommes à un stade précoce », déclare Fidji Simo, Directeur Produits chez Facebook qui signe cette contribution.

Parmi ses pistes d’exploration figurent les moyens de soutenir la production et la diffusion de l’information locale mais aussi les médias indépendants.

Facebook veut également évoquer les problématiques de modèles économiques. Un test a été lancé avec le journal allemand BILD pour faciliter les jonctions entre Instant Articles et la possibilité de disposer d’une période d’essai gratuite pour accéder au site média de l’éditeur avant d’envisager un abonnement payant.

Le réseau social compte sur des hackathons pour que de nouvelles idées techniques émergent dans les sphères des médias sociaux.

Médias sociaux : Vers des cursus de formation certifiante ?

Autre angle intégré dans The Facebook Journalism Project : la formation des journalistes et les outils mis à leur disposition.

Au-delà de l’apprentissage en mode e-learning pour exploiter les produits de Facebook, le groupe pourrait suggérer des sessions de formations certifiantes avec des organisations médias ou des écoles de journalisme.

Pour faciliter la collaboration, Facebook annonce à son réseau de partenariat d’éditeurs et d’institutions médias la mise à disposition gratuite de CrowdTangle (outil qui fait ressortir l’actualité, mesure la « performance sociale » et identifie les « influenceurs »).

Toutes ces pistes sont liées à la polémique sur la prolifération d’informations fausses ou de propagande diffusées via le réseau social. Un « côté obscur » de Facebook qui s’est retrouvé sous le feux des projecteurs lors de la campagne présidentielle aux USA.

Parallèlement, Facebook a annoncé l’arrivée de la célèbre journaliste Campbell Brown (ex-CNN et NBC News) pour enrichir les partenariats médias et faciliter la collaboration avec la profession journalistique.

Mais l’une des critiques adressées à Facebook porte sur sa tendance à s’approprier les contenus des médias sans se soucier d’un modèle économique équitable pour l’éditeur.

Fin 2015, on recensait tout de même 350 médias dans le monde affiliés à Instant Articles. Une plateforme qui est désormais ouverte à tous les médias volontaires.

Gare au piège ? En décembre, Raphaël Cosimano, Rédacteur en chef de Gustave & Rosalie (un site mi-média mi-e-commerce qui a 500 000 euros levés dans le courant de l’automne 2016), proposait une tribune dans Les Echos intitulée : Quand Facebook aura tué les sites d’information en ligne

Alors que l’on accuse Facebook et Google de dévorer les revenus publicitaires sur Internet, la collaboration avec les médias doit être mûrement réfléchie.

(Crédit photo : @Facebook)

Article co-rédigé par Rénald Boulestin et Philippe Guerrier

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