Fibre optique: l’Europe avance trop lentement, selon la Commission européenne

Régulations

Bruxelles souhaite que les grands opérateurs télécoms comme Deutsche Telekom ou Orange accélèrent le déploiement du très haut débit.

Neelie Kroes, commissaire européenne en charge de la Stratégie numérique, veut renforcer le poids du secteur IT dans le PIB européen (contribution de 2,5% en l’état actuel).

Lors d’un forum Reuters, elle a souhaité que les efforts dans le domaine des télécoms soient concentrés sur le déploiement de la fibre optique, vecteur de compétitivité numérique face aux autres plaques régionales que sont l’Amérique du Nord ou l’Asie.

La Commission européenne s’est fixée un plan de déploiement ambitieux : que la moitié des foyers des pays membres de l’Union européenne soit raccordable au très haut débit d’ici 2020.

Mais il faudra que les grands opérateurs télécoms internationaux comme Vodafone (UK), Deutsche Telekom (Allemagne) et Orange (France) se mobilisent.

Plus globalement, les opérateurs expriment quelques réticences au regard de la conjoncture économique morose et de la pression concurrentielle, en particulier émanant d’acteurs puissant du monde de l’Internet comme Google.

De plus, le déploiement de la fibre n’est pas considéré comme un chantier susceptible de générer un retour sur investissement rapide pour les opérateurs télécoms.

Difficile dans ses conditions de convaincre ses actionnaires de s’engager à fond dans le déploiement du très haut débit.

Toujours sur cette question du financement, les opérateurs voudraient que les acteurs de l’Internet pure player comme Google, Facette ou Amazon contribuent à l’effort du THD.

Avec un argument imparable a priori : ces services Internet ne pourraient pas développer leur business sans les infrastructures THD.

Autre condition au préalable : que le cadre règlementaire pour ce déploiement THD soit mis en place ou stabilisé dans chaque pays membre de l’UE. Ce qui est loin d’être le cas.

Les débats en France pour ériger un dispositif encadrant le déploiement du THD montrent que l’exercice est loin d’être évident.

Même si l’ARCEP considère que le cadre est désormais fixé pour assurer le déploiement, des voix s’élèvent comme l’AVICCA (club de collectivités engagées dans l’exploitation de réseaux télécoms) pour dénoncer des lacunes dans les orientations prises.

Le nouveau gouvernement devrait également prendre des mesures pour accélérer le déploiement du très haut débit afin que tous les foyers français soient raccordables d’ici 10 ans.

Dans une étude de marché mondial fournie par l’Idate, le Japon reste en avance en termes de très haut débit : fibre à domicile (FTTH) ou fibre  jusqu’au bâtiment (FTTB).

« Suivi de près par la Chine qui se montre plus active en termes de croissance », précise l’institut français d’études médias – télécoms – IT (« DigiWorld »).

Honneur donc à l’Asie dans ce classement puisque la Corée du Sud prend la troisième position.

Les États-Unis demeurent à la quatrième place avec près de 8 millions d’abonnés FTTH/B.

Petite surprise en zoomant sur le continent européen puisque la Russie reste le pays leader de cette zone avec 4,5 millions d’abonnés FTTH/B à fin 2011.

La France arrive en huitième position de ce classement et se situe désormais devant la Suède.

Dans le top 10 de l’Idate, signalons que l’on trouve également l’Ukraine.

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