Fibre optique : Irisé veut dégrouper les sous-répartiteurs

Mobilité

Concessionnaire du Sipperec, Irisé déploie sa fibre optique pour le compte des collectivités locales, municipalités et opérateurs alternatifs.

L’explosion du haut débit, avec notamment la généralisation des offres dégroupées, ne fait pas seulement le bonheur des particuliers. La société Irisé y trouve également son compte. En 2004, la filiale de LDCollectivités (groupe Neuf Télécom) a multiplié par 4,5 son chiffre d’affaires pour atteindre 7 millions d’euros avec un résultat net de 1,15 million d’euros (contre une perte de 2,4 millions d’euros en 2003). « Le résultat net positif arrive avec un an d’avance sur le plan initial », avance Antoine Veyrat, PDG d’Irisé. De quoi contenter le reste des actionnaires : Caisse des dépôts, Telcité, Dexia.

Rappelons qu’Irisé se charge de la pose de fibre noire (fibre optique dont la responsabilité du raccordement est laissée à l’exploitant final) pour le compte du Sipperec (Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication) qui, en tant qu’expert et autorité concédante, agit en leur nom pour développer les infrastructures de réseaux électriques, de télécommunications et vidéocommunications. Le Sipperec assure donc le lien entre les collectivités locales, autorisées depuis l’entrée en vigueur de la loi sur la confiance dans l’économie numérique à exploiter leur propre réseau de télécommunications, et Irisé, délégataire depuis sa création en 2001 du service public octroyé par le syndicat intercommunal.

Décollage des réseaux de villes

Irisé a profité du décollage des réseaux de villes pour relier les différentes infrastructures municipales afin de réaliser de substantielles économies tout en profitant de nouveaux services et débits. Mais aussi des besoins des ZAC/ZAE (zones d’activités commerciales/économiques), des Syndicats informatiques intercommunaux et des Communautés d’agglomérations qui mutualisent leurs besoins en matière d’infrastructures informatiques.

Sans parler des opérateurs de télécommunications qui viennent brancher leurs équipements sur le réseau d’Irisé pour proposer leurs offres ADSL dégroupées aux particuliers. « Nous avons surfé sur la vague du dégroupage », résume Antoine Veyrat. De Neuf Télécom à Free en passant par Cegetel, MCI, Noos, Numéricâble et même France Télécom dans certains cas, environ 90 % des offres DSL alternatives situées dans le périmètre du Sipperec utilisent la fibre Irisé. Au total, la société gère 470 kilomètres de fibre optique qui relient 64 répartiteurs France Télécom et offrent 1 238 points de connexion dont 238 hors périmètre du Sipperec. Effectivement, à coups d’avenants à la convention passée avec le Sipperec, Irisé étend son réseau à la périphérie du territoire de la concession comme Cergy-Pontoise. En visant des zones particulièrement rentables, Irisé accélère ainsi ses retours sur investissement.

Dégrouper les sous-répartiteurs

En 2005, Irisé poursuit sur sa lancée : renforcement du partenariat avec les opérateurs, multiplication des réseaux de villes et déploiement dans les ZAC/ZAE, zones particulièrement intéressantes en termes de rentabilité. Bref, les opérations d’aménagement pour le dégroupage se poursuivront. De ce point de vue, Irisé souhaite accélérer le mouvement en obtenant le droit de dégrouper les sous-répartiteurs, ce qui permettra de porter le très haut débit dans des zones aujourd’hui encore limitées au 512 Kbits/s du fait de la distance qui les sépare du répartiteur principal.

Si le Conseil de la concurrence a rendu, en décembre 2004, un avis favorable à la demande d’accès du Sipperec aux sous-répartiteurs de France Télécom, le dossier est désormais entre les mains de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep, ex-ART). La question reste donc en attente et le Sipperec n’hésite pas à inviter les collectivités à faire pression sur l’Autorité pour accélérer le mouvement. Ce sera probablement le prochain dossier prioritaire de l’année 2005.