Filtrage de contenus : l’INA juge l’outil de YouTube inefficace

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L’INA estime que la solution de filtrage de contenus vidéo mis en place par la plate-forme américaine « n’est pas opérante ». Signature serait-il plus efficace ?

Cette fin d’année s’annonce difficile pour YouTube. Alors que Warner Music a exigé, il y a quelques jours, que la plate-forme de Google retire de son site tous les clips musicaux d’artistes sous contrat avec la maison de disques, c’est au tour de l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) de s’est prendre au portail américain.

Après avoir attaqué YouTube en justice devant le tribunal de Créteil par deux fois en 2006 et 2007 pour contrefaçon. Après avoir constaté que plusieurs heures d’archives audiovisuelles, dont l’institut français détient les droits, se sont retrouvées sans sa permission sur YouTube, l’Ina avait décidé de porter plainte contre l’Américain. L’INA souhaiterait aujourd’hui que la plate-forme de partage de vidéos utilise sa technologie d’empreinte vidéo, Signature, selon le quotidien Les Echos.

YouTube a déjà développé son propre outil, baptisé Video Identification, conçu pour interdire la diffusion de contenus protégés par le droit d’auteur sur son service. Mais aujourd’hui, l’INA estime que cette solution est encore inefficace.

« Nous considérons que cette technologie de filtrage n’est pas opérante et nous avons saisi un juge pour qu’il le constate », explique Jean-François Debarnot, directeur juridique de l’INA, aux Echos.« J’en veux pour preuve que plusieurs majors américaines testent actuellement notre propre technologie de filtrage appelée Signature. »

Un bon moyen pour l’INA d’imposer son outil de filtrage ?

L’INA a en effet développé il y a quelques mois Signature, son propre outil d’identification et de filtrage des contenus vidéo protégés par le droit d’auteur. La solution repose sur un système d’empreinte numérique (fingerprint) qui attache un identifiant unique à une séquence d’image. Dailymotion, Wat.tv, la plate-forme de partage de vidéos de TF1, ou encore Canal+, ont déjà adopté cette technologie de protection.

Et si l’outil Video Identification est effectivement jugé inefficace, l’INA verrait sans doute là un bon moyen d’imposer Signature à la plate-forme américaine. YouTube n’y voit de son côté aucun intérêt, car il possède déjà sa propre technologie de filtrage des contenus. « Nous ne voyons pas l’intérêt de démultiplier les formats d’empreinte numérique« ,rétorque-t-on chez YouTube. « Plus de 300 partenaires à travers le monde dont Sony BMG, l’AFP, les chaînes de télévision France 24 ou la RAI utilisent gratuitement notre solution. »

D’autant que l’outil Signature mis en place par l’INA n’est pas gratuit pour Dailymotion, le concurrent de YouTube. Celui-ci aurait donc une raison supplémentaire de ne pas vouloir intégrer sur son portail l’empreinte numérique élaboré par le Français.