Filtrage Internet : Alcatel-Lucent dément toute connexion avec la junte birmane

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Après un reportage télé sur le business en Birmanie, Alcatel-Lucent reconnaît juste une contribution dans un projet « neutre » télécoms transfrontalier dans la région. Mais sans volet de filtrage, assure-t-il.

« Juste un projet pour développer l’infrastructure du pays », selon Alcatel-Lucent

Dans un communiqué de presse en date du 26 mars, Alcatel-Lucent « dément avoir fourni ou installé une quelconque solution dédiée au contrôle des conversations téléphoniques ou de l’Internet. »

Néanmoins, il reconnaît que, dans le cadre d’un contrat signé en 2006 avec l’opérateur Myanmar Posts & Télécommunications et financé par le gouvernement chinois, « Alcatel-Lucent, par le biais de sa filiale chinoise Alcatel-Lucent Shanghai Bell, a participé à la construction d’une infrastructure de télécommunication au Myanmar ».

Officiellement, ce projet a pour objectif de « développer l’infrastructure d’un pays qui ne compte que 385.000 abonnés fixes et 400.000 abonnés mobiles pour une population totale de 56 millions d’habitants ».

« Il consiste principalement dans le déploiement d’un réseau mobile GSM et comprend également des équipements de réseau de communication fixe », justifie l’équipementier franco-américain.

Ce programme aurait été initié par l’Asian Development Bank (ADB) au nom de la construction d’une infrastructure de communication pour la région du Greater Mekong Sub-region (GMS) pour « renforcer les liens » entre les six pays riverains du Lancang-Mékong : Chine (EI), Laos, Cambodge, Thaïlande (SS), Vietnam (EI) et Myanmar (EI).

Selon un récent classement de Reporters sans frontières qui défend la liberté de la presse dans le monde, trois pays de ce réseau télécoms transfrontalier en Asie sont qualifiés « d’ennemis de l’Internet » (Chine, Vietnam Myammar) et un quatrième se retrouve dans la catégorie « sous surveillance » (Thaïlande).

Un précédent avec Nokia Siemens Networks

En juin 2009, l’équipementier telecoms Nokia Siemens Networks, concurrent d’Alcatel-Lucent, avait été accusé de soutenir le régime autoritaire iranien en lui fournissant des solutions techniques de  filtrage des communications électroniques (accès Internet, correspondance e-mail et appels en voix sur IP).

A l’époque, la joint-venture télécoms entre Siemens et Nokia s’était défendue en arguant que ses outils devaient servir à des « interceptions légales » comme la « lutte contre le terrorisme » ou « la lutte contre le trafic de drogue » ou contre « la pédo-pornographie ».

Il est bien difficile de s’étonner de débordements vers une surveillance généralisée…

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