Final Cut Pro 2 : vers un marché de la VAO?

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Apple vient de lancer la deuxième version de sa star du montage professionnel, Final Cut Pro. Cette mise à jour, qui introduit le montage en temps réel, risque de précipiter l’adoption du format DV sur quelques niches du secteur. Et l’utilisation d’une carte d’acquisition vidéo analogique pourrait donner du fil à retordre à Avid, la référence dans le domaine.

Final Cut Pro pourrait bien faire jaser dans le petit monde du montage vidéo. Si la première version – déjà particulièrement puissante pour un prix bien moindre que les références professionnelles du secteur – n’a fait qu’ébranler quelques-unes des niches du montage vidéo, Final Cut Pro 2 pourrait secouer le cocotier de l’édition vidéo. Pourquoi ? En raison de l’incroyable rapport qualité/prix qu’il y introduit. De plus, outre les nouvelles fonctions qui manquaient à la première version, le deuxième opus corrige les erreurs de jeunesse, comme une certaine tendance à la désynchronisation.

G4 + Final Cut Pro, la solution de montage la plus économique

La version désormais proposée va bien au-delà : amélioration de 30 % des performances sur les machines dotées du processeur G4 (70 % sur les biprocesseurs), introduction du montage en temps réel, nouveaux outils de gestion des images, du son, des textes, des graphiques, capacités de trucage, support de tous les formats vidéo professionnels comme le « composante », possibilité d’expérimenter des combinaisons d’effets, de transition sans perte de temps… Cette version du logiciel promet de faire passer ses utilisateurs, pour 30 000 francs machine comprise, au niveau des solutions industrielles disponibles pour 10 fois plus cher, et intègre des fonctions annoncées l’année dernière (voir édition du 11 avril 2000). La fonction temps réel est la clé de voûte de l’architecture. Elle s’appuie sur QuickTime, dans sa version 5. Mais Final Cut Pro 2 apporte aussi la capacité de superposer jusqu’à 99 couches vidéo ou encore d’utiliser des effets visuels issus d’After Effects, grâce à ses plug-ins. De plus, la solution d’Apple est livrée avec un grand nombre d’outils additionnels comme Cinema 4D GO, Commotion DV ou Media Cleaner 5 EZ.

L’arrivée du logiciel n’est pas insignifiante : le DV (vidéo numérique) a fait une entrée progressive dans le secteur de la vidéo et les professionnels se tournent souvent vers une solution Apple, notamment quand les solutions Avid, le leader du secteur, constituent un effort financier trop important. Ainsi que le disait un des intervenants lors du débat intitulé « Le hors champ du DV » organisé le 17 novembre 2000 par l’ADDOC (l’Association des Cinéastes Documentaristes) et Altermedia à St-Denis : « Je n’aurais pas pu monter ma société si je n’avais pas eu de banc de montage. (?) Final Cut Pro et un Mac G4 m’ont permis de démarrer pour un coût raisonnable. » Et les petites sociétés réalisant des documentaires ne sont pas les seules : pour les journalistes reporter d’images aussi, la solution d’Apple permet une réactivité et une limitation de coûts sans précédents. Ainsi, CNN aurait dans ses cartons une proposition tournant autour du matériel et des logiciels Apple pour lui permettre cette réactivité (voir édition du 23 janvier 2001).

Sur ces quelques niches de marché, l’arrivée d’une amélioration de ce logiciel risque bien de précipiter l’adoption de ces outils, surtout qu’ils peuvent désormais, avec une carte spécifique, accepter les formats standard utilisés par l’industrie. Cette tendance semble se dessiner sur quelques franges du marché de la vidéo, où les professionnels font l’acquisition de solutions Apple pour vivre de la VAO, la Vidéo Assistée par Ordinateur, le cheval de bataille de la firme à la Pomme qui compte y réaliser le même exploit que dans le domaine de la Publication Assistée par Ordinateur (PAO). Final Cut Pro 2 est disponible pour environ 7 000 francs aux Etats-Unis, en anglais.

Pour en savoir plus :Final Cut Pro sur le site d’Apple (en anglais)