Financement : comment Lima a mixé crowdfunding et capital-risque

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ForgetBox, qui développe le système de stockage unifié Lima, a levé 2,5 millions de dollars auprès de Partech Ventures. A l’été 2013, la start-up parisienne avait été financé avec succès sur Kickstarter,

De ForgetBox à Lima

En avril 2011, Séverin Marcombes lance ForgetBox, un service d’envoi de fichiers en ligne (et notamment de photos) assimilable à un « Dropbox personnel » s’appuyant sur un serveur dédié. La version payante permettait de conserver les données une semaine, contre 24 heures pour l’offre gratuite. Quelques semaines plus tard, Gawen Arab rejoint l’aventure. Les deux compères sont sélectionnés pour intégrer le programme d’accélération de start-up Le Camping, dédié à l’accompagnement des jeunes pousses « Web et logiciels ».

Ils se répartissent alors les rôles : le premier endosse le marketing et mène un cursus en école de commerce, à l’ESCP Europe ; le second prend en charge les opérations R&D. La v1 de ForgetBox est lancée en octobre 2011. Un an plus tard, faute d’investisseurs, elle est fermée avec à son actif 30 000 utilisateurs dans 155 pays « dont 45% avaient plus de 55 ans », selon Séverin Marcombes, qui précise que « ce type de profil d’utilisateurs [l’a] convaincu du potentiel de [sa] solution« .

Plusieurs de ces clients sont restés en contact, notamment via les réseaux sociaux. Certains ont fait partie des premiers investisseurs dans la campagne Kickstarter lancée le 10 juillet 2013 après deux ans de travaux sur le boîtier Lima, sorte de prolongement hardware de ForgetBox. Ayant échoué à financer son premier projet en France, la SAS parisienne a choisi la voie du crowdfunding sur cette plate-forme américaine.

Pour diverses considérations légales, il a fallu monter une antenne sur place. Mais l’initiative a porté ses fruits : 200 000 dollars récoltés en 48 heures et une enveloppe totale de 1 229 074 dollars en 60 jours, auprès de 12 840 « backers », dont 30% d’Européens et 50% résidant en Amérique du Nord. Ce qui en faisait, à l’époque, le sixième projet le plus généreusement financé dans la catégorie Technologie.

Cette campagne a permis à ForgetBox de jauger l’accueil du produit par le public, dans un contexte propice à son adoption. Les révélations – encore fraîches – d’Edward Snowden sur le programme de cyber-espionnage PRISM avaient en l’occurrence relancé le débat sur la confidentialité des données et la confiance envers les prestataires d’offres de stockage en ligne.

Lima : adaptation de la feuille de route

Cette étape de financement participatif ne s’est cependant pas déroulée sans accroc. On a reproché à ForgetBox un manque d’information, un positionnement en tant que marchand… et surtout un retard dans la production. La livraison des exemplaires réservés sur Kickstarter devait initialement se dérouler en deux vagues : la première en décembre 2013 ; la seconde en avril 2014. La feuille de route a finalement été modifiée avec une nouvelle échéance : l’été 2014. Des mises à jour sont régulièrement publiées à destination des « backers », qui peuvent également commander des exemplaires supplémentaires de Lima via le site dédié au produit.

Le Web restera, à court terme, le seul canal de distribution, en direct. Pour l’heure fondé uniquement sur la vente du boîtier (prix annoncé : 149 dollars), le modèle économique devrait bientôt évoluer avec un service de sauvegarde optionnel « développé par un partenaire », ForgetBox prélevant une commission sur chaque souscription.

Outre sa filiale aux Etats-Unis, l’entreprise dispose d’un relais en Chine pour superviser la production dans la région de Shenzhen. L’ensemble du processus de fabrication consommera une partie du capital obtenu auprès de Partech Ventures. L’apport sera également utilisé pour déposer des brevets et renforcer les équipes en interne, notamment en matière de recherche et développement.

Seize personnes travaillent actuellement pour ForgetBox. L’effectif se compose essentiellement de développeurs (au nombre de 10) présentant des profils multiplateformes.

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Crédit photos : ForgetBox/Lima

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