Firewire-less : le chaînon manquant du hub numérique

Mobilité

Si les solutions de centres multimedia ont commencé à émerger, elles sont très en avance. Et pour cause : aucun standard de diffusion multimédia numérique sans fil n’existe. FireWire est quand même déjà bien placé.

Le prochain combat des vendeurs d’électronique, d’informatique et de logiciels ? Le salon ! La bataille pour l’accession au coeur de la maison a déjà été l’occasion de quelques escarmouches, initiées par Intel et Microsoft. Mais la principale bataille est à venir : personne pour le moment n’a vraiment trouvé comment marier téléviseur et ordinateur. Le problème ? On ne trouve pas souvent ces deux appareils côte à côte. La solution pour les relier va voir le jour pas plus tard que cette année : le pont hertzien numérique à destination des contenus multimedia. Evidemment, Wi-Fi offre déjà une solution. Mais la plupart des constructeurs se heurtent à un vrai problème : la qualité de service. Ou si vous préférez, la possibilité de fournir un flux multimedia jusqu’au salon sans qu’il soit perturbé par les autres appareils électroniques sans fil. La difficulté vient du fait qu’un DVD nécessite un débit de 10 Mbps, et que le son doit être synchronisé avec l’image. Or avec Bluetooth, les téléphones cellulaires, les téléphones sans fils DECT, le Wi-Fi, le four à Micro-ondes, les téléviseurs et les murs, les occasions de perturber le signal ne manquent pas. Pour remédier à ce problème, les spécialistes ont planché sur un standard de qualité de service et de c?xistence entre les réseaux Bluetooth et Wi-Fi pour haut débit : l’IEEE 802.15.3. Ses spécifications viennent d’être adoptées et les premiers essais ont permis d’atteindre plus de 42 Mbps sur la bande des 2,4 GHz. La société Appairent Technologies a ainsi réussi la lecture d’une flux MPEG-2 de qualité DVD avec son Dolby surround 5.1 vers de multiples haut-parleurs.

Traverser les murs

Il s’agit d’une bonne nouvelle pour FireWire (voir édition du 14 mai 2002), encore dénommé IEEE 1394. La technologie de transmission de données permet d’obtenir des débits conséquents : de 400 à 800 Mbps pour l’instant (voir édition du 12 décembre 2002). Elle est en pleine adoption par les constructeurs de téléviseurs digitaux à haute définition. Les japonais ont pris en main cette technologie et les fabricants américains et européens sont en train de suivre. LG Electronics et Philips viennent ainsi d’annoncer un programme commun de fabrication d’écrans LCD pour la télévision à haute définition. Et Firewire est la technologie toute trouvée pour ces écrans. L’adoption de FireWire sans fil sera donc l’étape suivante. « Les premières applications sans-fil intéressantes doivent déboucher dès cette année », a indiqué James Snider, le directeur exécutif de l’association pour la promotion de Firewire (1394ta) à nos confrères de CMPnet. « Nous avons déjà démontré que le sans fil Firewire peut traverser les murs sans dégradation du signal ». En fait, si la technologie Firewire sans fil a de bonne chance d’être adoptée, c’est parce qu’elle est déjà considérée comme le standard de Facto quand il s’agit de déplacer des flux vidéo numériques d’un appareil à un autre. Plus de 1 300 produits différents sont équipés, du disque dur à la set-top box, en passant par les téléviseurs ou les lecteurs de DVD. Mais c’est également le soutien de l’industrie du cinéma qui fait la différence : une réglementation autorise les utilisateurs de produits équipés de Firewire de recopier les oeuvres qu’ils possèdent. Et le fait que ce standard de connectique soit présent dans les matériels d’Apple laisse présager des développements à venir. Pour James Snider en tout cas, les premières applications ne font aucun doute : il s’agira de relier la télévision à l’ordinateur sur un réseau sans fil domestique. Quand on sait qu’Apple est à l’origine du standard, on ne peut pas douter qu’elle l’utilisera aussi pour des transmissions sans fil.