Flickr élargit enfin son service de partage de photos aux vidéos

Mobilité

Propriétaire de Flickr, Yahoo joue la carte qualitative sur un terrain dominé par YouTube, détenu par son concurrent Google.

Dailymotion et YouTube vont devoir compter avec un nouveau concurrent de taille. Flickr, la plate-forme communautaire d’échange de photos en ligne, vient officiellement d’ouvrir son service de partage de vidéo. Une innovation qui avait été dévoilée par quelques bloggeurs américains le mois dernier.

Le partage de vidéos faisait partie du projet d’origine de Flickr. Mais son acquisition par Yahoo en 2005 a visiblement retardé le lancement. C’est aujourd’hui chose acquise, de manière relativement discrète. Sur la page d’accueil, dans la version anglaise comme française, seul un petit sticker jaune invite à découvrir la nouvelle fonctionnalité.

Réservé aux comptes pro

De plus, le service est (pour l’heure) réservé aux comptes pro (payants près de 25 dollars par an) qui donne droit à un espace de stockage illimité. Cela permettra également de clairement identifier les internautes qui partagent leurs vidéos et limiter ainsi les conflits de copyright en plus de l’auto modération opérée par la communauté. Selon les conditions d’utilisations érigées par Yahoo, les vidéos se doivent d’être originales et la musique qui éventuellement les accompagne, libre de tout droit d’exploitation.

Autre restriction, les vidéos sont limitées à 90 secondes (et 150 Mo par fichier). L’équipe de Flickr justifie ce choix par l’idée de proposer des « longues photos » qui au-delà de la minute et demi d’images animées risqueraient de devenir ennuyeuses. « Nous ne voulons pas brider votre créativité artistique, nous essayons juste de créer quelque chose de nouveau« , explique la plate-forme sur son blog. L’idée restant d’inciter le plus grand nombre à découvrir ces nouveaux contenus. Lesquels seront disponibles à l’ensemble des visiteurs de Flickr selon les conditions d’expositions choisies par les auteurs.

Des vidéos exclusivement personnelles, du contenu qui vise la qualité, limité à 90 secondes et aux seuls détenteurs d’un compte payant… Voilà qui ne devrait pas faire beaucoup d’ombre au géant YouTube qui afficherait plus de 3 milliards de vidéos vues par mois.

Un réservoir de producteur d’images

La stratégie de Yahoo pour attaquer le marché de la vidéo en ligne (et donc son concurrent Google) est cependant réfléchie. Plutôt que de chercher la concurrence frontale, Yahoo va s’appuyer sur les 42 millions de visiteurs par mois et ses 23 millions de membres de Flickr pour constituer très vite une communauté véritablement active autour du service vidéo. Et attirer de nouveaux membres séduits par l’approche qualitative du service. Notamment des vidéastes professionnels qui chercheront à élargir la diffusion de leurs productions tout en bénéficiant d’un service personnalisé.

De plus, selon une enquête Yahoo de février 2008, 55 % des personnes interrogées ne visionnent leurs vidéos que sur l’écran de leur appareil numérique ou sur leur PC, et 20 % ne partagent pas du tout leurs images. Un réservoir de producteurs de contenus que Yahoo espère bien convaincre en leur proposant un service bien distinct de celui de la concurrence.