France – Allemagne : vers une alliance start-up autour d’un fonds commun

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La France et l’Allemagne veulent ériger un fonds d’un milliard d’euros pour soutenir l’innovation start-up. Globalement, les passerelles numériques se multiplient.

Au nom de la croissance des start-up, l’axe franco-allemand sur le numérique se concrétisera-t-il par un fonds d’investissement commun d’un milliard d’euros ? Cette initiative d’accompagnement financier est soutenue au plus haut niveau des deux Etats.

A l’occasion d’une conférence, Sigmar Gabriel, ministre allemand de l’Economie, a poussé cette idée avec l’appui de son homologue français Michel Sapin lors d’une conférence organisée le 13 décembre à Berlin qui a permis de faire le point sur l’avancée des projets numériques développés en commun.

Reste à savoir comment ce fonds numérique du « couple franco-allemand » pourrait être érigé. Les deux représentants des gouvernements n’ont pas fourni de précisions à ce sujet.

Mais l’objectif consiste à inciter les entrepreneurs allemands et français à favoriser la circulation des talents et des start-up entre les deux  pays et de mieux intégrer les écosystèmes de financement.

En novembre, un French Tech Hub avait été inauguré à Berlin sur le modèle de ceux créés à Londres et San Francisco.

Harmoniser les approches de cloud au service de l’entreprise

En attendant, une série de mesures a été prise pour renforcer la coopération bilatérale sous le prisme de la transformation digitale, tous secteurs confondus. Un sujet qui touché Syntec Numérique.

Dans un communiqué, son président Godefroy de Bentzmann souligne que « pour nos TPE et PME, comme pour nos PMI, le numérique est à percevoir comme une formidable opportunité de développement et un levier de compétitivité ; cette transition doit être encouragée ».

L’an passé, Sigmar Gabriel et Emmanuel Macron (alors ministre de l’Economie) avaient déjà avancé dans ce sens. Mais il faut poursuivre l’effort de coordination et d’approches similaires pour avancer sur des questions de standards technologiques et d’interopérabilité.

Cela passe par une jonction entre les plateformes Industrie 4.0 (côté allemand) et Alliance Industrie du Futur (côté français) développées des deux côtés des frontières en vue de favoriser les partages d’information sur les développements technologiques.

Toujours en octobre 2015, le binôme Macron- Gabriel avait dévoilé l’Académie franco-allemande pour l’industrie du futur.

La vision de convergence passe par un rapprochement des différentes écosystèmes d’innovation (incubateurs, pôles de compétitivité…) en vue de créer des alliances transfrontalières sur des thématiques fortes identifiés : big data, cloud, Internet des objets, réseaux intelligent, facturation électronique (élaboration d’une norme technique commune), intelligence artificielle…

Plusieurs passerelles de recherche sont apparues : Instituts Carnot et  Labs Network Industrie 4.0 e.V, Institut Mines-Télécom à Paris et Université technique de Munich, Arts et Métiers Paris Tech et l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT).

La coopération pourrait être davantage approfondie dans des secteurs de pointe comme la nanoélectronique et le calcul haute performance (HPC). 

Sur le volet de la protection des données hébergées dans les services cloud, le label franco-allemand « ESCloud » (European  Secure  Cloud) vise à accentuer la sécurité des modèles d’informatique en nuage.

Les agences nationales de sécurité informatique comme la BSI et l’ANSSI sont mises à contribution dans ce sens.

Une démarche de collaboration est également soutenue à travers le logiciel libre, « moteur puissant en faveur de l’innovation », mais aussi les visions de régulation de segment de marché.

Ainsi, sur la thématique de l’économie collaborative, les deux pays souhaitent qu’une « analyse approfondie sur le pouvoir de marché des plateformes en ligne » (notamment liées à la collecte de données) puisse aboutir d’ici mars 2017.

Les deux pays approuvent la feuille de route numérique de la Commission européenne et de lever les freins susceptibles de gêner la mise en place d’un vrai marché unique. Parmi les pistes figurent les contrats numériques, la fin du géoblocage, la portabilité, l’économie collaborative, l’acheminement des colis, les télécoms (usage de la bande de fréquence des 700 MHz pour les services mobiles, initiative « Wifi4EU » et suppression des frais d’itinérance mobile d’ici le 15 juin 2017).  

(crédit photo : compte Twitter Axelle Lemaire)

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