France Telecom veut externaliser la maintenance de ses cabines téléphoniques

Mobilité

L’opérateur pourrait déléguer la maintenance des cabines publiques à un prestataire privé. Un moyen de commencer à se délester d’une activité peu rentable ?

Quelques jours après été retenu pour par le gouvernement pour assurer l’installation et la gestion des 153 000 cabines téléphoniques publiques implantées sur le territoire dans le cadre du service universel des télécoms, le quotidien Les Echos révèle que France Telecom souhaiterait confier la maintenant de ces cabines publiques à un prestataire.

Cette gestion dévolue à une entreprise tierce pourrait même intervenir dès la rentrée prochaine dans quelques régions. L’installation et l’entretien des cabines téléphoniques entre dans le cadre du service public et permet aux Français d’avoir facilement accès aux télécommunications à des tarifs abordables. Ainsi, chaque commune de plus de 1 000 habitants se doit d’en posséder une sur sa zone, et une de plus à chaque nouvelle tranche de 1 500 personnes supplémentaires.

L’opérateur historique ne veut visiblement par perdre de temps. Il aurait déjà engagé des discussions avec l’entreprise privée française Sogetrel, spécialisée dans l’intégration de réseaux télécoms. Ses domaines d’intervention portent notamment sur l’exploitation et la maintenance de ces réseaux. Si cette société est choisie par France Telecom, ce sont les techniciens de Sogetrel qui interviendraient sur le parc de cabines téléphoniques, et non plus ceux de l’opérateur historique, aujourd’hui encore au nombre 320.

Confier à une entreprise privée la qualité de service d’un domaine public 

L’exploitation de cabines téléphoniques devient de moins en moins rentable pour France Telecom, pour des coûts d’entretien qui restent toujours élevés. La France comptait, en 1996, pas moins de 290 000 cabines téléphoniques, contre seulement 153 000 aujourd’hui. En outre, le chiffre d’affaires de cette activité a chuté entre 2007 et 2008, à cause notamment de la très forte percée du téléphone mobile.

La volonté des mieux maîtriser les coûts n’est pas un argument acceptable pour les syndicats de France Télécom. « [… ]la réduction des coûts a des effets pervers pour l’entreprise. Il faut certes s’assurer du prix proposé par le sous-traitant mais aussi et surtout de la qualité de service, qui peut, dans ce cas, poser de gros problèmes étant donné la répartition des cabines sur tout le territoire », a estimé Sébastien Crozier, un élu CFE-CGC/UNSA lors comité central d’entreprise, dans des propos rapportés par Les Echos.

Reste que confier la maintenance technique d’une des composantes phares du service universel à une entreprise privée risque d’être mal perçu par les Français, dont certains, notamment dans les campagnes, ont encore souvent recours à ce mode de communication. En effet, la société choisie par France Telecom n’aura une obligation de résultats concernant la maintenance de ce service public qu’envers l’opérateur historique…