Blockchain et IA : la France en phase avec l’UE pour des normes ouvertes

Régulations

La France s’est engagée sur l’IA et la blockchain pour des accords de coopération annoncés par Bruxelles. Elle reste, en revanche, opposée à ceux sur l’e-santé et le financement de la recherche.

Oui pour la blockchain et l’intelligence artificielle. Non pour la e-santé et le financement de la recherche-innovation.

La France est signataire de deux des quatre accords de coopération annoncés ce 10 avril à l’occasion du Digital Day, organisé à Bruxelles par la Commission européenne.

Les accords en question s’inscrivent dans la stratégie de marché unique numérique que porte l’UE. Plusieurs lignes directrices leur sont communes, dont le développement de normes ouvertes et de modèles de gouvernance standardisés.

IA et blockchains sans frontières

Ils sont 25 pays – dont la France – à s’être engagés sur le volet IA.

Leurs travaux consisteront notamment à favoriser l’accès aux données du secteur public. Ils toucheront également à la transformation du marché du travail et à la modernisation des systèmes éducatifs.

L’UE entend aussi encourager la création d’un « réseau dense de hubs d’innovation numérique », tout en établissant des jonctions entre les dispositifs de financement nationaux.

Dans le domaine de la blockchain, l’aspect transfrontalier est abordé sous l’angle de l’interopérabilité.

La France est, comme 21 autres États membres, signataire des engagements pris en la matière. Avec, en toile de fond, la mise en place d’une infrastructure paneuropéenne impliquant les autorités publiques et favorisant le développement de services décentralisés.

Une première démarche commune consistera à identifier, d’ici au mois de septembre, le services publics auxquels la blockchain serait susceptible d’apporter de la valeur ajoutée.

La Commission européenne se donne jusqu’à la fin de l’année pour définir les spécifications techniques de cette initiative. Elle compte s’appuyer, dans ce cadre, sur l’observatoire-forum récemment lancé par ses soins.

Cofinancer l’innovation

La France ne fait pas partie des 13 pays qui ont signé l’accord de coopération « e-santé », axé sur le partage des bases de données génomiques à l’échelle de l’Union.

La Commission européenne donne, par ce biais, suite aux récentes conclusions du Conseil de l’Europe. Ce dernier a souligné, entre autres, l’importance de définir des principes communs de collecte de données et d’information des citoyens quant à l’usage qui en est fait.

Pas non plus d’adhésion française à la déclaration par laquelle 17 pays s’engagent à soutenir « la création d’un écosystème dynamique autour du financement de la recherche innovation ».

L’Innovation Radar constitue un premier levier. Sur ce service en ligne sont actuellement recensés quelque 3 000 projets – dont à peu près 500 en France – que l’UE a accompagnés par le biais du programme cadre Horizon 2020.

L’outil est vu comme une vitrine qui doit permettre aux investisseurs de découvrir, en triant par marché, localisation ou niveau de maturité, « le futur Skype, TomTom, ARM… ».

Il complète les prix Innovation Radar attribués depuis trois ans. Broadbit (Slovénie ; technologie de batteries au sodium) en fut le premier lauréat en 2015. Intrinsic ID (Pays-Bas ; cybersécurité) avait suivi en 2016, puis CATEC (Espagne ; centre de recherche en aéronautique) en 2017.

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