Franck Simon (France IX): « Le débit dans notre coeur réseau a été multiplié par dix en neuf mois »

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Interview du directeur général du principal point d’échange Internet à Paris et en France (135 membres). Il veut faire de France IX l’un des principaux carrefours de transit (GIX) en Europe.

ITespresso.fr : Quelle place accordez-vous aux réseaux de diffusions de contenus (CDN pour content delivery networks) ?
Franck Simon : France IX veut être un point d’échange par où les contenus sont plus facilement accessibles. Pour adresser un maximum de monde, un CDN peut difficilement exister sans connexions à des points d’échange forts. Même s’il signe des accords de peering privé avec quelques gros acteurs. Sur France IX, on retrouve tous les grands CDN : Akamai, Limelight, Google, Microsoft…Tous les principales plates-formes vidéos (Dailymotion, YouTube-Google…) sont chez nous aussi.  On trouve aussi des exceptions comme MegaUpload qui ne nous a pas contactés.

ITespresso.fr : Qu’est-ce qui a changé dans leur perception ? Pourquoi sont-ils revenus ?
Franck Simon : Je mets dans le tas des opérateurs présents sur place mais dont l’activité de peering était quasi-nulle. Tous les gros CDN ne peeraient pas sur les principaux points d’échange parisiens (mise à part deux acteurs via PaNAP). Ils n’étaient là que d’une manière symbolique. C’était plus une question d’affichage que d’utilisation réelle. Les CDN fonctionnaient plutôt en mode « peering privé comme activité principale et points d’échanges en secours ». Quand on connaît les besoins actuels des CDN en termes de débit et ce qu’ils nous demandent…C’est sans commune mesure par rapport à ce qu’ils avaient auparavant sur des points d’échange. Plusieurs gros CDN ont misé sur France IX et ils nous ont passé de très grosses commandes. Jusqu’ici, nos liens backbones étaient à 10 ou 20 Gigabit/s. On a fait le choix d’adopter une infrastructure évolutive. Compte tenu de notre masse critique, il ne faudrait pas devenir victime de notre succès. On est en train d’upgrader le coeur de l’infrastructure à 120 Gigabit/s (interconnexion entre les coeurs). Et encore. On considère que l’on sera tranquille pour une période courte (six mois environ). Même sur des axes « mineurs », nous mettons du 40 Gigabit/s.

ITespresso.fr : Cela demande des investissements conséquents…
Franck Simon : Les membres fondateurs de France IX (opérateurs, hébergeurs…) ont porté le projet au démarrage. Tous les membres paient le même prix (tarifs disponibles sur le site Web de l’association). Les forfaits sont calculés en  fonction du débit du port (100 Mbit/s, 200 Mbit/s, 1 Gbit/s, 2 Gbit/s, 10 Gbits…). On n’est pas là pour faire de l’épicerie fine. Il y a des tranches de débits et chaque membre choisit la tranche adaptée à ses besoins. C’est un paiement forfaitaire par rapport à la tranche de débit souscrite. Pour upgrader le réseau, c’est un investissement consenti de plusieurs centaines de milliers d’euros avec l’argent collectés des membres.

(Lire la fin de l’interview page 4)

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