Fred Anderson rassuré pour Apple en 2002

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Le responsable financier d’Apple a tenu des propos qui, dans sa bouche, peuvent être considérés comme très rassurants. Les magasins de la firme seront à l’équilibre au quatrième trimestre fiscal de 2002, soit un peu plus d’un an après leur lancement. Les objectifs financiers ne devraient pas souffrir ce trimestre et la firme goûte son indépendance !

La conférence technologique de Salomon Smith Barney qui se tenait à New York le jeudi 6 septembre a jeté un rayon de lumière sur le proche avenir d’Apple, par l’intermédiaire de son vice-président responsable des finances : Fred Anderson. Le personnage est connu pour sa prudence et son attachement à l’utilisation du vocabulaire de la diplomatie pour qualifier les résultats de sa firme. En d’autres termes, à l’inverse des débordements de Steve Jobs, avec Anderson, un « oui », signifiera plus vraisemblablement un « peut-être » et un « peut-être » pourra être compris comme un « non » ! En même temps, Anderson n’a pour le moment, en dehors du retournement de conjoncture, jamais annoncé de prévisions irréalisées. La conférence était donc pleine de ces reliefs phrasés et a permis de survoler les domaines de la chaîne de distribution de la firme, des résultats à venir et du contexte de consolidation du marché en cours.

Pour Anderson, Apple est en passe de tenir son pari de mener à l’équilibre son système de chaîne de magasins à l’horizon du dernier trimestre fiscal de la firme, en septembre 2002. Le nouveau canal de distribution devrait même dégager des bénéfices très rapidement dans la foulée. Plus les trimestres passent, et plus l’analyse de ce mouvement de la firme au moment même où l’économie connaît un très sérieux coup de frein, souligne la nécessité pour Apple de renforcer sa présence sur le marché. La chaîne de magasin s’avère donc une bonne réponse, dans la perspective d’une baisse de la demande. La plupart des analystes, qui doutaient de la cohérence de cette stratégie à son annonce (voir édition du 16 mai 2001), se rangent désormais derrière cette solution. Certains commencent même à se demander si la firme ne devrait pas accélérer sa présence à l’extérieur des Etats-Unis. Apple y disposera de 25 magasins, d’ici à l’été prochain pour compléter et renforcer sa présence en ligne et par le biais de ses revendeurs. Les très larges réserves de la firme seront mises à contribution : la Pomme, présente sur moins de 5 % du marché des ordinateurs, dispose d’un bas de laine de 4,2 milliards de dollars (4,69 milliards d’euros). Celui-ci est à comparer aux 5 milliards de dollars (5,59 milliards d’euros) accumulés par Dell qui maîtrise 20 % du même marché. Apple paraît donc près de 3 fois plus profitable que Dell et peut se permettre de dépenser quelques 300 millions de dollars (333 millions d’euros) pour ouvrir ses quelques boutiques.

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles

Les perspectives à venir pour Apple ne semblent pas moroses : la ponction destinée à financer les Apple Store ne devrait pas modifier le profil de vache à lait de la société. Anderson n’hésite pas à comparer Apple à un distributeur de billet, tellement sa rentabilité est assurée. Et d’assurer que Mac OS X devrait tirer la firme vers une croissance très importante. Le dernier trimestre fiscal d’Apple ne devrait pas non plus être gris : « notre bilan reste solide, avec plus de 4,2 milliards de dollars de trésorerie, et nous ciblons une légère progression séquentielle en chiffre d’affaires et en profit par action durant le trimestre… ». Le responsable financier a fini de rassurer les investisseurs en soulignant que la firme s’expliquait sur ses perspectives une fois par an et qu’en dehors de cet événement, le défaut d’information signifiait que tout allait bien. « Si vous n’entendez pas de nos nouvelles, c’est que tout va bien ». Fred Anderson confirmera ces perspectives à la mi-octobre lors de la présentation des résultats du dernier trimestre fiscal d’Apple. Sa présentation devra être écoutée à la lumière des annonces de l’Apple Expo. Enfin, questionné sur les fusions actuelles et éventuelles du marché et sur l’éventualité d’une fusion pour Apple, Fred Anderson a lancé : « nous aimons être une société indépendante ». Ce ne sont pas les utilisateurs qui diront le contraire…