Freddy Mini (Netvibes) : « Le départ de Tariq Krim est une évolution naturelle »

Mobilité

Freddy Mini reprend le flambeau du créateur de Netvibes. Mission : confirmer le modèle économique de l’entreprise d’ici un an.

« Une évolution normale pour une start-up qui a trois ans. » C’est ainsi que Freddy Mini, le nouveau PDG de Netvibes, qualifie le départ de Tariq Krim de la direction de la société qu’il a fondée en 2005. « Tariq est un créatif, un visionnaire« , poursuit son successeur, « il a été excellent pour définir une l’architecture Ginger [de Netvibes]. » Mais son rôle s’arrête là aujourd’hui alors que l’entreprise passe en phase de monétisation de ses activités.

Ce que l’intéressé confirme. « Je passe le témoin à Freddy [Mini, directeur de la filiale américaine depuis novembre 2006, ndlr] qui va maintenant développer notre expansion business. Je pense que c’est la meilleure personne pour emmener Netvibes dans sa phase de maturité« , répond, par courriel, Tariq Krim à Vnunet.fr.

Son départ ne résulte donc pas d’un désaccord entre actionnaires sur la stratégie à suivre, ce qu’aurait pu laisser penser l’investisseur Pierre Chappaz qui a démissionné de ses fonctions de co-directeur. Il déclarait alors que « la stratégie de distribution et de monétisation est au coeur de notre désaccord« .

Univers Premium et widgets sponsorisables

Au contraire, celle-ci est très claire dans l’esprit du nouveau dirigeant. « Notre business model grossit« , avance Freddy Mini. « Une de ces composantes s’appuie sur Ginger qui permet de commercialiser les Univers Premium [l’intégration de portail personnalisables dans les sites partenaires, ndlr]. Un service que nous commercialisons depuis octobre 2007 tandis que Ginger est prêt et ouvert à tous depuis le 22 avril dernier. »

Sur les 1200 univers officiels créés à ce jour, Netvibes en compte entre quarante et cinquante Premium, selon Freddy Mini. Ce qui peut paraître peu dans l’univers du Web où les audiences se chiffrent en millions de visiteurs. Mais, « c’est un service payant, récurrent et les contrats sont signés sur plusieurs années« , précise le dirigeant en citant comme exemple Le Figaro et Les Echos comme partenaires en France.

Le champ de développement ne se limite pas à la France, ni aux seuls médias de presse, partenaires historiques par excellence. Avec ses Univers Premium, Netvibes vise les réseaux sociaux, ainsi que les marques et la publicité. « Un Univers Premium est une super destination pour une campagne de publicité« , soutient Freddy Mini, « les widgets qu’elle déploie offrent un engagement de l’utilisateur et une réminiscence de la campagne. »

UWA passe ne open source

Les gadgets web (ou widget) à sponsoriser constituent l’autre composante du développement de Netvibes. Lesquels devraient également connaître un coup de fouet à travers le passage en mode open source de la technologie UWA (Universal Widget API) développée en interne qui permet d’installer un gadget sur les principales plates-formes actuelles (Netvibes, iGoogle, Apple Desktop, Windows Vista, Live, Opera…).

Netvibes Ginger intègre aujourd’hui 120 000 gadgets. Et une importante communauté s’est installée autour de la plate-forme qui lui permet notamment d’être traduite en 76 langues. Pas mal pour une société de 35 personnes.

Netvibes est donc entré dans sa phase de monétisation. Tout en poursuivant les développements technologiques de Ginger. Freddy Mini hérite donc de la délicate mission de « mettre les troupes en alignement pour une rentabilité attendue pour le deuxième ou troisième trimestre 2009« . Tandis que Tariq Krim, désormais conseiller haut de gamme auprès de la direction, s’envolera vers de nouveaux projets après des vacances bien méritées.