Frédéric Massy (Adobe) : « La fragmentation technologique, un défi pour les entreprises »

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Adobe Business Exchange RIA 2010 : le directeur marketing Europe de l’Ouest chez Adobe aborde l’évolution des technos « maison » RIA (Flash, Flex, Air) pour les entreprises et la concurrence (Apple, Microsoft).

ITespresso.fr : Vous évoquez la fragmentation technologique. Comment les entreprises ressentent cette bataille d’environnements pour développer des applications RIA ?
Frédéric Massy : C’est un véritable défi pour les éditeurs comme Adobe car certains acteurs ont tendance à se ré-approprier le Web. Sur l’environnement mobile (smartphone), Apple a dû assouplir sa position en raison de l’arrivée d’Android. On verra le même type de ré-équilibrage du côté des tablettes. Des tablettes sur Android viendront contrebalancer le poids actuel de l’iPad d’Apple. C’est aussi un vrai défi pour les entreprises qui doivent multiplier les développements d’applications par le nombre d’appareils, de systèmes d’exploitation et de navigateurs à supporter. Encore une fois, un projet fédérateur comme Open Screen vise à favoriser les échanges.

ITespresso.fr : Compte tenu des réticences d’Apple vis-à-vis d’Adobe, dans quelle mesure cherchez-vous malgré tout à contourner l’obstacle ?
Frédéric Massy : Si la question sous-tendue est : « Peut-on collaborer avec Apple ? » Alors la balle est plutôt dans son camps. Les enjeux ne sont pas technologiques mais plutôt business. Il y a six mois, Apple prétendait que Flash ne fonctionnait pas sur un mobile en raison de l’impossibilité de faire du multitouch. Lorsque l’on voit la déferlante de smartphones sous Android et équipés de Flash (Motorola, Samsung, etc.), c’est l’expérience Web déclinée dans la mobilité. Adobe ne fera pas bouger les lignes avec Apple. En revanche, des développeurs et des sociétés tierces cherchent à contourner tout cela. C’est le cas avec Frash (un plug-in pour lire des contenus au format Flash sur l’iPhone, développé par Comex). Après avoir initialement bloqué le processus en mars, Apple a fini par autoriser en septembre les couches de développements Adobe (Flash, Flex) en compilation en vue d’une exploitation des applications sous iOS. A mon avis, Apple a changé sa position en raison de la pression concurrentielle d’Android.

ITespresso.fr : On a failli parler d’un mixte Flash et Silverlight au regard des rumeurs de rapprochement entre Adobe et Microsoft…
Frédéric Massy : Il y a eu une certaine agitation dans le bocal médiatique sur le sujet. Je crois qu’il y a un débat interne chez Microsoft à propos de Silverlight. Technologiquement, Silverlight est là. Maintenant, existe-t-il une réelle volonté unanime de pousser la technologie…En septembre, on a vu pas mal de chose avec la montée de HTML 5. Chez Adobe, nous voyons une complémentarité entre HTML 5 et Flash. Mais il suffit d’aller le W3C pour se rendre compte que le HTML 5 n’est pas encore réellement implémenté. Nous allons continuer à nous focaliser sur le développement de Flash en suivant les travaux sur HTML 5. Nous sommes relativement agnostiques par rapport à Microsoft. Nous n’avons pas à pousser d’autres produits comme Windows 7 ou Internet Explorer.

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