Free dénonce les pratiques de slamming à son encontre

Mobilité

Le fournisseur d’accès estime à 500 000 le nombre de victimes de détournement
d’abonnement Internet pour 2006.

Plus de 500 abonnés à Free victimes de slamming auraient porté plainte ces trois derniers mois contre des opérateurs concurrents. C’est ce qu’annonce la filiale Internet d’Iliad dans un communiqué. Rappelons que le slamming consiste à « écraser » la ligne d’un client ou, plus exactement, à l’abonner contre son gré à un opérateur concurrent. Une démarche véreuse qui fait perdre à l’internaute ses connexions Internet et les services associés (téléphonie, télévision), voire la totalité de ses moyens de communication téléphoniques dans le cadre d’une ligne totalement dégroupée.

Sans les nommer, Free accuse ses principaux concurrents qui « ont pris l’habitude de se cacher derrière des sociétés prête-noms pour pratiquer leurs ‘activités’, et déclarent systématiquement qu’il s’agit d’une erreur d’un tiers « . Neuf Cegetel, Télé2 et Telecom Italia se sont fait montrer du doigt dans le passé (voir notamment édition du 9 août 2004). A chaque fois, conscients de la mauvaise image que génère le slamming, les opérateurs déclarent faire le ménage dans le choix de leurs prestataires. Mais les pratiques immorales ses se poursuivent…

La plupart des cas d’abonnements forcés sont en effet réalisés par des commerciaux peu scrupuleux qui, au pire, inscrivent eux-mêmes les utilisateurs à leur insu chez l’opérateur client à partir des coordonnées trouvées dans l’annuaire téléphonique, aux mieux, soutirent une signature de manière détournée, par exemple en faisant remplir une fausse demande de documentation. Free estime ainsi à 20 000 le nombre de cas de slamming générés lors de la Foire de Paris en mai dernier.

Les écrasements de ligne sont d’autant plus dommageable qu’il n’existe à ce jour aucun recours automatique de récupération de la ligne. L’opérateur d’Iliad précise d’ailleurs regretter le manque de réactivité des autorités publiques face au phénomène. « Le régulateur ne s’est pas opposé au refus de France Télécom de continuer à assurer, dans le cadre de ses obligations au titre de ses offres de gros ADSL et dégroupage, une vérification de la validité du mandat [de dégroupage] », souligne le FAI.

Free entend lutter contre ces pratiques illégales. D’abord en déclarant ne pas pratiquer ces méthodes. « Le recrutement de nouveaux abonnés se [fait] uniquement en direct par Internet et sans démarchage », rappelle le FAI. Ensuite, en mettant en place un numéro vert (0 805 92 55 55) à destination des victimes de slamming. L’opérateur estime que 500 000 cas de vente forcée auront lieu au cours de la seule année 2006 et « invite les pouvoirs publics à interdire toute forme de démarchage actif pour les services de télécommunications ».