Free : « Il est anormal qu’Orange Foot soit réservé à un réseau de distribution »

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Dans la lignée de SFR, le directeur général d’Iliad/Free dénonce la stratégie d’exclusivité de l’opérateur historique.

« Parler d’innovation quand on a copié le triple play et la Freebox avec deux ans de retard en allant imiter son nom, c’est un comble. » La charge visant France Telecom/Orange émane du directeur général d’Iliad/Free, dans une interview accordée aux Echos (édition du 16 mars), juste avant la présentation des résultats financiers en 2008 du groupe attendue jeudi prochain.

Maxime Lombardini attaque frontalement l’opérateur historique et sa « politique de carnet de chèques » menée au nom de l’innovation.

Le bras droit de Xavier Niel remet en cause l’interprétation de la décision du tribunal de commerce de Paris qui a cassé l’exclusivité de la diffusion de la chaîne Orange Sports.

« Le triple play (c’est à dire la vente liant l’accès Internet, la téléphonie et la télévision) n’est pas mis en cause par ce jugement. C’est le fait de subordonner l’accès à des contenus, en l’occurence ceux d’Orange Sports, au fait d’être clients d’un réseau, celui d’Orange », considère Maxime Lombardini.

« Il est normal que les chaînes de télévision bénéficient de l’exclusivité de leurs programmes. Il est anormal que ces programmes soient réservés exclusivement à un réseau de distribution », poursuit-il.

Décidément, les polémiques liées aux propos de Didier Lombard, PDG de France Telecom, défendant la dimension d’exclusivité comme « élément-clé pour rentabiliser l’investissement dans l’innovation », irrite ses concurrents.

Dans cette série d’interviews des opérateurs télécoms accordé aux Echos, Franck Esser, P-DG de SFR, avait exprimé la semaine dernière son rejet des systèmes d’exclusivité comme celui qui liait encore peu Orange et Apple pour la distribution de l’iPhone en France.

Hapodi : une « mesure hors du temps, préhistorique »
Iliad/Free confirme ses réticences vis-à-vis du projet de loi « Creation et Internet », actuellement en lecture à l’Assemblée nationale. Et plus particulièrement le volet Hadopi du nom de cette future autorité administrative chargé de punir les abus de téléchargements illégaux. « L’adresse IP n’est pas un élément fiable pour détecter les contrevenants (…) Il est étonnant que constater que le gouvernement tente de lutter contre la fracture numérique et couper en même temps l’accès Internet aux abonnés qui téléchargent illégalement. C’est une mesure hors du temps, préhistorique. »