Free lance le téléphone gratuit pour tous

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Le FAI frappe un grand coup en proposant son offre de téléphonie gratuite via la Freebox à tous ses abonnés.

Une fois encore, Free joue les trublions. Après l’ADSL à 30 euros lancé à une époque où le haut débit coûtait 45 euros (voir édition du 19 septembre 2002), après la téléphonie (voir édition du 18 août 2003) puis la télévision sur ADSL (voir édition du 27 novembre 2003), Free étend aujourd’hui son offre de téléphonie à tous ses abonnés, dégroupés comme non dégroupés, dans le cadre de son forfait ADSL à 29,99 euros par mois.

Appels gratuits dans toute la France

A partir d’un téléphone connecté à sa Freebox, le modem-décodeur de Free, l’utilisateur peut appeler gratuitement les autres Freebox comme les numéros fixes (hors numéro spéciaux). De plus, les appels vers l’étranger sont en moyenne entre deux et quatre fois moins élevés que ceux de France Télécom. Et la facturation s’établit à la seconde, dès la première seconde. En revanche, les tarifs des appels vers les téléphones mobiles restent élevés (0,19 euro la minute) et les appels des mobiles vers les Freebox sont lourdement taxés par les opérateurs, particulièrement chez Bouygues Telecom (mais l’opérateur doit intégrer les numéros Freebox dans ses forfaits à partir du 5 avril 2004). Quant aux appels passés d’un poste fixe vers une Freebox, ils sont facturés au tarif local. Enfin, Free offre un ensemble de services comme l’unification des messages laissés sur répondeur. Outre la consultation du message sur le répondeur, ou sur le site de Free, le service propose même l’envoi du message vocal par e-mail pour environnement Windows, Mac OS ou Linux.

L’offre de Free pourrait donc intéresser beaucoup de monde : pour 30 euros par mois, auxquels il faut ajouter les inévitables 13 euros d’abonnement téléphonique à France Télécom, les gros consommateurs de téléphonie, notamment vers l’étranger, pourraient vite y trouver leur compte. Par ailleurs, même si Free n’est plus le moins cher des fournisseurs d’accès ADSL, il offre un débit de 2 048 Kbit/s aux abonnés dégroupés (débit qui peut monter à 5,5 Mbit/s si l’utilisateur n’exploite pas le service audiovisuel) et de 1 024 Kbit/s aux non-dégroupés. Cette nouvelle offre coup de poing confirme la stratégie du groupe Iliad (la maison mère de Free) de fournir un ensemble de services ? ADSL, télévision, téléphonie ? à un prix forfaitaire. Une stratégie évidemment basée sur le dégroupage, dans lequel le groupe a récemment renforcé ses investissements depuis sa récente entrée en Bourse (voir télégramme du 22 janvier 2004).

Une qualité de service à assurer

Pour autant, Free devra prouver sa capacité à offrir la qualité de service que sont en droit d’attendre ses clients. Ces derniers mois, le FAI semble avoir du mal à livrer ses nouvelles Freebox (version 3, plus petite avec emplacement PCMCIA pour intégrer une carte Wi-Fi notamment). Nombre d’internautes se disent déçus d’avoir à attendre de longues semaines (voire plusieurs mois) avant de pouvoir surfer en haut débit. « Nous avons eu un mois de janvier très ‘actif’, dirons-nous, qui a rallongé nos délais de livraison des Freebox », admet Michael Boukobza, « le délai moyen est passé de 5 à 15 jours, voire un mois dans certains cas. Les deux usines qui nous fournissent tournent aujourd’hui à plein régime et nous espérons revenir à un délai de livraison de 5 jours en avril prochain. » Ce qui serait plus que souhaitable puisque les actuels abonnés qui disposent d’un modem ADSL Sagem pourront l’échanger contre une Freebox à partir du deuxième trimestre, selon la direction. Si Free, actuellement deuxième fournisseur d’accès français, veut réellement jouer à armes égales avec France Télécom, il devra prouver sa capacité à offrir une qualité de service à la hauteur de ses innovations. Le FAI vise toujours le million d’abonné ADSL pour fin 2005, dont 60 % en dégroupé. L’offre proposée aujourd’hui devrait participer grandement à cet objectif.