G. Blanchot (CNC) : « Le marché de la VoD en France va doubler en 2008 »

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Le représentant du Centre national de la cinématographie fait le point sur les offres de vidéos à la demande sur fond de débats au Parlement.

Directeur du multimédia et des industries techniques au Centre national de la cinématographie (CNC), Guillaume Blanchot analyse le marché de la vidéo à la demande (Video on Demand ou VoD en anglais) et son développement en France. Son credo : rendre accessible de manière harmonieuse le cinéma au plus grand nombre. Il revient également sur le téléchargement illégal alors que le projet de loi « Création et Internet » sera examiné à l’Assemblée nationale début 2009. Il prône le développement de l’offre légale de films en téléchargement et parle des réflexions en cours sur la réforme de la chronologie des médias (interview réalisée le 17 décembre 2008).

Vnunet.fr : Pouvez-vous nous parler de l’évolution et de l’état du marché de la VoD en France ?
Guillaume Blanchot : Nous recensons entre une quarantaine et une cinquantaine de services de VoD en France. L’offre se développe très vite. Nous avons observé un rythme de croissance en 2008 équivalent à celui de 2007. A la fin de l’année dernière, le catalogue de films de cinéma présentait 2000 titres (nous ne comptons un film qu’une seule fois même s’il se retrouve sur plusieurs plates-formes), en mai 2008 nous étions à 3200. Je pense qu’aujourd’hui, nous avons dépassé les 3500 titres disponibles. Environ 85% sont des films sortis en salle il y a plus de trois ans mais on trouve de plus en plus de films récents. Au niveau de la consommation, le chiffre d’affaires de la VoD payante devrait au moins doubler cette année par rapport à 2007 (30 millions d’euros). Nous nous doutons que la part de la consommation de films pour adulte est importante sans que nous n’ayons de chiffres précis.

Vnunet.fr : Sur quels types de terminaux les consommateurs de VoD préfèrent-ils visionner les films ?
Guillaume Blanchot : Les consommateurs préfèrent encore largement regarder les films via la télévision sur IP (IPTV) pour environ 85% d’entre eux. Les autres accèdent au service à partir de leur PC. Il est vrai que l’ergonomie et l’accès au service sur PC sont plus compliqués que sur la télévision. Le client paie sur sa facture en fin de mois alors que sur Internet il paie à l’acte. Des offres d’abonnements ont commencé à émerger et devraient se développer en 2009. Pour nous il est important que les oeuvres soient le plus accessibles possibles. Souvent, les plates-formes vont essayer d’être présentes sur les deux supports, PC et IPTV. Par exemple, UniversCiné, créée par un regroupement de producteurs et distributeurs de cinéma indépendant, est une plate-forme de VoD de films français et européens sur Internet qui s’est entendue avec Neuf pour être aussi présente sur l’offre IPTV de l’opérateur. Sur les terminaux mobiles visionner un long métrage reste un usage très minoritaire, mais les formats courts se développent fortement sur ce type de terminal.

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