Gab.ai : l’alternative à Twitter autoproclamée chantre de la liberté d’expression

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Gab.ai est un tout nouveau réseau social qui veut fédérer les internautes en quête de liberté d’expression, grâce à un système d’autocensure.

Gab.ai est le tout nouveau réseau social tendance.

Simple gimmick creusant le sillon de la hype ou bien tendance forte correspondant aux attentes de nombreux utilisateurs déçus par les réseaux sociaux en place, qui agitent trop souvent à leur goût la muselière en guise de censure ?

Toujours est-il que Gab.ai, âgé de seulement 3 semaines et toujours en phase de bêta, connaît une croissance fulgurante, grâce à la promesse d’une liberté d’expression garantie.

Le réseau social revendique quelque 12 000 utilisateurs et une liste d’attente montant à 44 580 internautes qui s’y sont inscrits en précisant leur adresse e-mail sur le site (position obtenue sur cette liste en s’étant inscrit le 11/09). Il se targue également d’avoir déjà recensé 2,7 millions de pages vues pour 240 000 publications, avec une moyenne de 12 minutes passées sur le site.

Mais il pourrait également s’agir d’un effet de mode, façon ello et Peach.cool, deux réseaux sociaux qui avaient créé l’effervescence à leurs débuts… et suscité un intérêt éphémère sur la durée.

Liberté, j’écris ton nom ?

Dans sa forme, Gab.ai est à rapprocher de Twitter, avec un système de followers et une limite à 300 caractères par publication.

Il a été créé par Andrew Torba, qui était auparavant le fondateur d’Ad-tech (publicités automatisées), une start-up chaperonnée par l’incubateur Y Combinator. Celui-ci explique que le réseau social est né de sa propre frustration face aux politiques de modération des autres réseaux sociaux.

Avec comme bannière fédératrice la liberté d’expression, il a d’ores et déjà attiré des voix à la fois influentes et sujettes à controverses telles que Mike Cernovich (auteur de « Gorilla Mindset », documentariste et activiste), Paul Joseph Watson (polémiste sur le site Infowars.com), Stefan Molyneux (blogueur irlando-canadien) et Milo Yiannopoulos (journaliste et entrepreneur ayant fondé The Kernel, un magazine en ligne portant sur la sphère IT).

Écrivant dans la mouvance du parti conservateur, ce dernier a été suspendu de manière permanente de Twitter en juillet, après s’en être pris à l’actrice et humoriste américaine Leslie Jones. De quoi susciter la méfiance sur ce réseau social déjà étiqueté comme acoquiné avec le Parti républicain ?

Autocensure

Andrew Torba défend Gab.ai, qui n’aurait pas vocation à véhiculer les idées d’un parti politique.

Chantre de la liberté, il s’appuie sur un système d’autocensure grâce à des options de filtrage. Les utilisateurs de Gab.ai peuvent effet filtrer le contenu qu’ils désirent lire par mots clefs, phrases ou même sujets. Ils peuvent également bannir les followers non désirés. De quoi prévenir et tuer dans l’œuf toute forme de harcèlement. Andrew Torba est persuadé « que la seule forme valable de censure est l’autocensure, concrétisée ici par la liberté d’un individu à l’opt-out ».

La limites sur Gab.ai a ses raisons que la liberté d’expression ne saurait connaitre. Il s’agit de limites légales qui servent de lignes de conduite (guidelines) que les utilisateurs de Gab.ai s’engagent à respecter sur le réseau social. Faute de quoi, ils en seront temporairement ou définitivement bannis.

Autre particularité de Gab.ai : l’existence d’un flux baptisé « Popular ». Il est alimenté par les meilleurs « Gabs » (l’équivalent des tweets sur Gab.ai) pour lesquels les utilisateurs ont voté en masse.

Services complémentaires

Gab.ai prévoit de lancer une application mobile et planche sur une API pour commencer à fédérer une communauté de développeurs, sans toutefois donner de feuille de route.

Gab pourrait s’autofinancer par un système d’abonnement pour s’affranchir de la publicité (même si les adblockers permettent déjà cela).

Il se distingue aussi par l’utilisation de l’intelligence artificielle pour mettre en avant les toutes dernières nouvelles et les publications tendance, mais également pour exploiter des agents conversationnels. Gab désire par ailleurs que les créateurs de contenu soient rétribués financièrement.

Un système de messages directs « sécurisés » ainsi que des Gabs éphémères (qui disparaîtront donc après un temps précisé par l’utilisateur) sont aussi de la partie.

Est-ce à dire qu’il réunit tous les ingrédients pour être le réseau social parfait ? Ce sont bien entendu les internautes qui trancheront.

(Crédit photo : @Gab.ai)