Gilles Raymond, Mobiles Republic : « Le mobile sera le premier des médias »

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Gilles RAYMOND

Pionnier de l’internet mobile depuis près de 15 ans avec in-Fusio, Gilles Raymond est désormais aux commandes de Mobiles Republic, un éditeur d’applications pour smartphones et tablettes revendiquant une audience de près de 2 000 000 de personnes par mois dont prés de 500 000 en France. Quelles sont les clefs du succès de cet éditeur « Mobile First » ? Gilles Raymond a bien voulu répondre à nos questions.

ITespresso – News Republic, Sports Republic, Appy Geek, Glam Life, Appy Gamer… Comment peut on définir Mobiles Republic ? Un groupe de presse… sans journalistes ?

 

Gilles Raymond : Mobiles Republic est un éditeur d’applications dédiées à la news. Nous syndiquons plus de 1600 médias et nous portons une attention toute particulière à garantir un écosystème viable pour nos partenaires, en partageant avec eux 50% des revenus publicitaires que nous générons. Le modèle marche en France, en Italie et en Allemagne et notre ambition est de le décliner aux Etats-Unis puis dans de grands pays émergents.

 

ITespresso – Qu’est-ce qui vous distingue d’autres services d’agrégation de contenu comme Netvibes, Scoop.it, Flipboard ou encore Google Flux d’actu ?

 

Gilles Raymond : Jusqu’à présent, les agrégateurs RSS vivaient principalement aux dépends des médias, ne partageaient pas leurs revenus publicitaires et ne renvoyaient que très peu de trafic (environ 2%). Tout comme Current, nous cherchons à créer un écosystème pérenne pour nos partenaires, dans le respect de la marque, mais je les vois plus comme un kiosque que comme une solution d’agrégation autour des centres d’intérêt des lecteurs.

 

ITespresso – N’êtes vous pas tenté de produire vos propres contenus et de devenir un groupe de presse traditionnel ?

 

Gilles Raymond : Ce serait une hérésie et une erreur stratégique qui nous couperait de nos partenaires. Nous publions aujourd’hui 10 000 articles par jour, issus de grands groupes de presse comme de blogueurs spécialisés, et notre stratégie est d’attirer les meilleurs contenus dans nos applications. Notre ambition est plutôt de renforcer la dimension multimédia, avec plus d’images et de vidéos, mais également de connecter nos lecteurs, en multipliant les commentaires et autres interactions avec les news.

 

ITespresso – Vous avez réalisé une étude sur votre lectorat. Quelles sont vos premières conclusions ?

 

Gilles Raymond : Je vais peut être vous surprendre mais alors que beaucoup de groupes de presse sont en crise, nous avons découvert que la news était plébiscitée par les utilisateurs de téléphones mobiles. Dans l’histoire de l’humanité, il n’y a jamais eu autant de monde, pour consommer autant d’information et y consacrer autant de temps ! Sur NewsRepublic, un lecteur moyen consulte 284 articles par mois. A titre de comparaison, le NY Times en revendique  84 sur le web ! Certains journaux font déjà plus d’audience avec leur application mobile qu’avec leur site web et les média américains pensent que le mobile pourrait dépasser la télévision dès l’année prochaine. Quand on y réfléchit, c’est simplement prodigieux pour des applications qui existaient à peine il y a encore 36 mois !

 

ITespresso – Personne ne conteste l’explosion des usages mais les revenus publicitaires sont encore balbutiants. Un média mobile peut il espérer être rentable ?

 

Gilles Raymond : Les lecteurs plébiscitent ce média qui est en train de dépasser le web et la télévision. Il y a effectivement une inertie du côté des annonceurs ou des agences mais je suis très optimiste.  Nous avons plus de 1600 partenaires médias et tous observent une hausse des revenus de leurs apps. Ce que j’appelle la « fast news », en concurrence avec les agrégateurs ou les réseaux sociaux, sera financée par la publicité, tandis que la « slow news », plutôt basée sur l’analyse, optera sans doute pour des modèles premium. Je suis persuadé que les utilisateurs veulent une information de qualité.

 

ITespresso – Le monde des Apps est verrouillé par Apple, Google et Microsoft. Ne faut il pas plaider pour un modèle plus ouvert, comme le propose la fondation Mozilla ?

 

Gilles Raymond : Le monde des apps est effectivement différent de celui du browsing. Est-ce que ce monde est plus concentré ? Oui ! Mais on peut également remercier ces grands groupes pour avoir créer un tel écosystème en si peu de temps. Cela fait 15 ans que je travaille dans ce secteur et je dois reconnaitre que les opérateurs n’ont pas pu, n’ont pas su, offrir aux éditeurs de telles opportunités !

 

ITespresso – L’avenir de Mobiles Republic est il nécessairement mobile ?

 

Gilles Raymond : Oui, c’est dans notre ADN et je pense que c’est une tendance de fond. Smartphones et tablettes sont en train de remplacer l’ordinateur ou le téléviseur, dont le rôle s’apparente de plus en plus à celui d’un écran secondaire voire d’un simple moniteur. Le mobile est par ailleurs le seul écran « connecté » pour plusieurs milliards d’êtres humains à qui, avec l’aide de nos actionnaires Xange et Creator, nous comptons bien entendu proposer les meilleurs contenus.

 

Quiz : Êtes vous incollable sur la publicité en ligne ?

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