Glowria met l’accent sur la vidéo à la demande mais sans son fondateur

Mobilité

Le service mi-location de DVD en ligne mi-VOD vient de lever 6,1 millions
d’euros. Mihaï Crasneanu a cédé sa place de PDG à Eric Caen.

Début juillet, Glowria, un service Internet spécialisé dans le divertissement numérique comme la location de DVD et la vidéo à la demande, a annoncé une deuxième levée de fonds de 6,1 millions d’euros auprès de ses actionnaires : Seventure (groupe Natixis), Credit Agricole Private Equity et Mousse Partners. Le dernier tour de table remonte à septembre 2005 (4 millions d’euros à l’époque). Les investisseurs financiers détiennent la majorité du capital (environ 70% avant l’annonce de la levée de fonds).

Cette nouvelle opération de financement intervient dans un contexte particulier puisque Mihaï Crasneanu, fondateur de Glowria, avait annoncé un mois plus tôt qu’il quittait ses fonctions de PDG en raison d’une « divergence de vue ». Eric Caen, co-fondateur de l’éditeur de jeux Titus Interactive qui était arrivé chez Glowria en mars dernier pour prendre le poste de directeur général, a repris les fonctions de Mihaï Crasneanu. Le nouveau PDG précise que ce départ est survenu sur fond de « divergence tactique plutôt que stratégique » qui opposait le fondateur de Glowria aux principaux fonds actionnaires (Seventure et Credit Agricole Private Equity en l’occurrence).

A la lecture du communiqué de presse, il est clair que le curseur des développements stratégiques n’a guère changé. La société a affiché un chiffre d’affaires de 6 millions d’euros en 2006. Elle recense actuellement 35 000 abonnés. Dans un contexte de déploiement géographique entre la France et l’Allemagne (à la suite d’opérations de croissance externe), Glowria assure que son activité de location de DVD via Internet est « à l’équilibre depuis quelques mois ». La priorité est donnée au renforcement de son pendant vidéo à la demande.

La société présente déjà quelques références VOD en marque blanche comme Fnac.com et le portail de Neuf Cegetel. Prochainement, elle devrait compter un nouveau FAI client : Darty Box. Même si des informations ont déjà filtrées dans ce sens dans la presse, Eric Caen ne souhaite pas commenter cet élément en l’état actuel.

Le business model de la VOD à améliorer

Mais la vidéo à la demande nécessite un travail de fond. Ne serait que la vulgarisation du concept. « Le grand public ne connaît pas la VOD », considère Eric Caen. Le catalogue proposé reste encore léger (3000 oeuvres), surtout lorsque l’on compare à l’étendue du choix côté DVD en location en ligne (30 000 titres différents). Du côté des majors du cinéma, il faut encore les rassurer sur le volet des protections techniques mises en place pour éviter le piratage.

Il reste également à creuser le modèle économique : l’achat à l’unité de fichiers VOD ne séduit pas les clients. La SVOD (S pour Subscription ou abonnement) serait mieux perçue. Mais c’est plus problématique. « Nous sommes prêts d’un point de vue technique mais les majors ne suivent pas. De plus, des groupes audiovisuels comme Canal Plus font tout pour les dissuader car ce mode touche leur core business », commente Eric Caen. Même si elles restent timorées, des initiatives SVOD sont repérées sur le sol français, du côté du portail de Free à destination de ses abonnés notamment.


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