Google : un algorithme accidentellement discriminatoire ?

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Face à Yelp et TripAdvisor, qui l’accusent de mettre ses services en avant dans son moteur de recherche « de façon flagrante », Google assure qu’il s’agit d’un bug.

TripAdvisor et Yelp mal référencés ? Pour Google, il s’agit d’un bug.

Voilà plusieurs années que les dirigeants respectifs des deux Net-entreprises américaines spécialisées dans les avis et conseils touristiques accusent le moteur de recherche de mettre ses services en avant, au détriment de la concurrence.

Pour illustrer leurs propos, ils ont publié, ces derniers jours, plusieurs captures d’écran de recherches effectuées sur leurs smartphones. Leur constat est le suivant : même lorsqu’on ajoute les termes « yelp » ou « tripadvisor » à une requête, ce sont toujours les services de Google qui remontent en priorité.

Pour la firme de Mountain View, c’est une « anomalie » liée à du code récemment ajouté. Des travaux sont en cours pour rectifier le tir, d’après un porte-parole qui s’est confié à CNET.

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Dans l’absolu, il nous est difficile de confirmer les assertions de Stephen Kaufer (CEO de TripAdvisor) et de Jeremy Stoppelman (son homologue chez Yelp). Et pour cause : nous ne sommes pas parvenus à retrouver le même agencement de résultats que celui dénoncé par les deux dirigeants. Que ce soit sur desktop ou mobile, avec ou sans géolocalisation, dans Firefox ou Chrome, via la version française ou américain du moteur de recherche…

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Les pratiques pointées du doigt font déjà l’objet d’une enquête antitrust menée par l’Union européenne. Une vingtaine de sociétés auraient officiellement porté plainte contre Google auprès de Bruxelles, qui suit le dossier depuis 2010.

Yelp et TripAdvisor, qui sont dans la boucle sur cette affaire,  jugent irrecevable l’argument du bug dans les algorithmes du moteur. Du côté de Jeremy Stoppelman, on ne mâche pas ses mots : « Google a l’air aussi sincère que Donald Trump ».

Également sous surveillance aux États-Unis pour les mêmes motifs, la multinationale exploite, avec un certain succès, le premier amendement de la Constitution américaine sur la liberté d’expression. Elle affirme en l’occurrence « exercer pleinement » ce droit en hiérarchisant une masse d’informations sous la forme d’un liste de liens. Une sorte de « contrôle éditorial » comme un média choisirait ses sujets.

Crédit photo : agsandrew – Shutterstock.com

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