Google Auto : la filiale « voiture autonome » sort de l’ombre

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Les activités de Google dans le domaine des voitures autonomes sont pilotées depuis 2011 par une entité indépendante dont on apprend aujourd’hui l’existence.

Google Auto était passée sous les radars depuis sa constitution en 2011.

En s’appuyant sur des documents accessibles sur demande auprès des autorités californiennes, le Guardian a révélé l’existence de cette société autonome créée par le groupe Internet américain pour développer ses voitures sans conducteur.

C’est sous l’égide de cette entité équivalente à une SARL – et dirigée depuis mai 2014 par le dénommé Chris Urmson – que se sont déroulées des négociations avec un certain nombre de constructeurs automobiles.

Les noms de General Motors, Ford, Toyota, Daimler et Volkswagen ont été évoqués dernièrement. Mais aucun partenariat n’a été officialisé pour l’heure. Google Auto pourrait tout simplement poursuivre en solo, d’autant plus que l’entreprise est déjà enregistrée, à l’international, en tant que constructeur de véhicules particuliers.

Même constat aux États-Unis et plus particulièrement dans l’État de Californie, qui la considère à l’origine de cette vingtaine de Toyota Lexus autonomes (modèle sport RX450h) qui parcourent actuellement les axes routiers autour de Mountain View, où se trouve le siège social de Google.

D’après les informations fournies à la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), les véhicules à propulsion – « traction arrière » par abus de langage – possèdent un système de freinage sur chaque roue. Ils s’appuient sur une batterie lithium-ion associée à un générateur capable de délivrer 20 à 30 kW de puissance.

L’assemblage est réalisé à Detroit (Michigan) par l’équipementier Roush Industries. Une commercialisation à court terme n’est pas à l’ordre du jour, quand bien même Google se montre confiant concernant la sécurité de son système : la multinationale assure que sur une dizaine d’accidents impliquant officiellement ses voitures autonomes, tous ont pour origine « un autre véhicule ».

Dans le sillage de Google

Pour Anita Krug, enseignante en droit à l’Université de Washington (Seattle), il n’est pas rare pour une entreprise de monter ainsi une filiale lorsqu’elle se lance dans une activité potentiellement dangereuse. Cette séparation juridique permet généralement de séparer les responsabilités… y compris en cas de dettes ; il est plus compliqué pour les créanciers de se retourner vers la maison mère.

Au-delà de Google, qui teste depuis quelques semaines ses propres prototypes de véhicules électriques biplaces sans chauffeur sur les routes californiennes, les constructeurs automobiles lorgnent le segment. Illustration chez PSA Peugeot-Citroën, qui a laissé entrevoir, à la mi-juin, sa « voiture de demain ».

Les sociétés Internet s’y mettent aussi. On citera le groupe chinois Baidu, connu essentiellement pour son moteur de recherche et qui compte lancer ses premiers prototypes cette année. Mais aussi Uber, qui commence à mettre en situation ses voitures développées avec l’université de Carnegie-Mellon.

Un objectif : se passer du chauffeur pour abaisser le prix des courses – divisible par 6 selon les analystes. Ce qui fait sens sur le long terme si l’on s’appuie sur les statistiques du Boston Consulting Group, pour lequel un quart des voitures vendues à l’horizon 2035 pourraient être autonomes.

Crédit photo : LIUSHENGFILM – Shutterstock.com

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