Google « défend » les positions d’Android avec Motorola

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En déboursant 12,5 milliards de dollars pour acquérir Motorola, Google avance ses pions dans la mobilité. La question des brevets Android est au coeur de l’opération.

Google réalise un énorme coup dans la mobilité avec l’acquisition de Motorola Mobility, le pendant « terminaux mobiles et set-top box » de Google issu de la scission du bloc Motorola (en Motorola Mobility et Motorola Solutions).

Stupeur et tremblements ont saisi les différentes Bourses suite à l’annonce de ce rapprochement stratégique.

Ainsi, dans un contexte pourtant morose (le CAC 40 a chuté de 15% entre le 15 juillet et le 15 août), à l’ouverture de la bourse de New-York, l’action de Motorola Mobility Holdings faisait un bond de 76% (avec un volume d’échange de plus de 22 millions de titres) par rapport à son cours de clôture de vendredi dernier.

C’est une action qui est ensuite restée stable tout ce lundi à hauteur de 38 dollars. Google en propose 40 dollars par action.

Le montant de la transaction s’élève à 12,5 milliards de dollars.

Pour Motorola Mobility, c’est une aubaine qu’une société comme Google se penche à son chevet.

Le fabricant américain de téléphones mobiles a accusé une perte de 56 millions de dollars au deuxième trimestre 2011.

Larry Page, P-DG de Google, s’est exprimé sur cette acquisition sur l’un des blogs officiels de la société.

Selon lui : « L’acquisition de Motorola va renforcer la compétition et enrichir le portefeuille de brevets de Google, ce qui nous permettra de mieux protéger Android contre les menaces anti-concurrentielles de Microsoft, d’Apple et d’autres compagnies. »

Indirectement, c’est l’acquisition des 6000 brevets de Nortel par le consortium Rockstar (composé d’Apple, Microsoft, RIM, Sony, Ericsson et EMC) qui est visée dans cette déclaration.

Plus profondément, la croissance fulgurante d’Android s’est faite ex nihilo.

L’OS mobile open source de la firme de Mountain View s’appuie sur très peu de brevets. Il s’agirait là de son principal talon d’Achille.

Ainsi, l’acquisition de Motorola Mobility s’expliquerait avant tout au nom des 17 000 brevets détenus par le fabricant américain dans les télécoms et la mobilité.

Ils serviront de « monnaie d’échange » dans les négociations de gré à gré entre … détenteurs de brevets.

A ce petit jeu, Android était des plus mal lotis. En témoigne la volonté de Google d’acquérir les milliers de brevets Nortel même si le consortium Rockstar a eu le dernier mot avec une enchère estimée à 4,5 milliards de dollars.

Plus récemment, c’est la société InterDigital et son portefeuille pléthorique de brevets qui intéressait Google.

Mais Google est également en proie à des affres judiciaires suite à la plainte d’Oracle sur le volet de l’utilisation frauduleuse de brevets Java dans le coeur même de l’OS.

Rappelons aussi que Microsoft poursuit les constructeurs « d’Androphones » au motif de l’utilisation de certaines de ses propriétés intellectuelles dans Android.

C’est le cas de Motorola pour l’usage de l’OS mobile de Google.

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