Google Lex : le « ton menaçant » de Google déplaît au gouvernement

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Une taxe Google au profit de la presse serait « dommageable », considère le groupe Internet. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, hausse le ton.

La pression monte d’un cran avec la perspective d’une « Google Lex » en France au profit des éditeurs de presse française.

Sans complexe, Google confirme qu’il pourrait bannir les sites médias de son moteur si une taxe sur le référencement des articles est appliquée.

« Nous pensons qu’une loi telle que celles proposées en France et en Allemagne serait très dommageable pour Internet », déclare un porte-parole de Google. « Ce n’est pas un secret, cela fait maintenant trois ans que nous le disons publiquement. »

Une attitude qui déplaît au gouvernement. Ainsi, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, a déclaré à l’AFP jeudi soir : « Je suis un peu surprise par le ton de cette correspondance, qui s’apparente à une menace. Ce n’est pas avec des menaces qu’on traite avec un gouvernement démocratiquement élu. »

En fait, le groupe Internet rejette l’idée d’un droit voisin (un dérivé du droit d’auteur) attribué aux éditeurs de presse, en cas d’utilisation indirecte de leurs contenus.

On peut considérer cet angle avec le référencement des articles sur le moteur Google par exemple.

En théorie, Google serait obligé de rétribuer les éditeurs de presse en fonction des articles lus. Ce mécanisme est poussé par les titres membres de l’Association de la presse d’information politique et générale.

Dans la journée de vendredi 19 octobre, Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME, de l’innovation et de l’Economie numérique, devrait rencontrer la direction de Google France.

Elle devrait évoquer plusieurs sujets sensibles : protection des données personnelles (insuffisante selon la CNIL), fiscalité numérique, modèle économique entre le moteur de recherche et les médias.

Récemment interrogée par Le Figaro sur le dernier point, Fleur Pellerin déclare : « Le gouvernement a reçu et étudie actuellement le projet de la presse présenté par l’Association de la presse d’information politique et générale (AIPG) et par le Syndicat de la presse quotidienne nationale, qui souhaite créer une rémunération sur le référencement des contenus de presse par les moteurs de recherche. »

Un sujet qu’elle a abordé avec son homologue allemand en pointe aussi sur les liens entre Google et les médias. « Si l’Europe peut avancer unie sur ce dossier, elle sera plus forte. »

 

 

Crédit image : copyright mkabakov-Shutterstock.com

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