Google Street View reniflait un peu trop de données Wi-Fi

Cloud

Les voitures de Google Street View étaient un peu trop curieuses. Lors de leur passage, elles enregistraient « par erreur » des données transitant par des réseaux wifi non-sécurisés…

Une nouvelle polémique a éclaté concernant Google Street View, le service de visite virtuelle des villes accessible via Google Maps.

Elle concerne des données enregistrées à l’insu des internautes au passage des voitures Google.

Celles-ci sillonnent les rues pour récupérer des nouvelles vues panoramiques destinées à alimenter la base de données de ce service cartographique.

Dans une contribution blog en date du 14 mai, le groupe internet se déclare « profondément désolé » d’avoir collecté « par erreur » des informations transmises sur des réseaux Wi-Fi.

Dans son exercice de collecte d’information dans les rues, les équipes mobiles de Google Street Wiew collectent des données publiques sur les réseaux Wi-Fi de proximité : SSID (nom du réseau Wi-Fi), adresses MAC (identifiant unique des appareils comme les routeurs Wi-Fi…)

Selon Alan Eustace, en qualité de senior Vice-President en charge de l’ingénierie et de la recherche chez Google, les voitures ont aussi capté des informations passant sur des comptes Wi-Fi de particuliers non verrouillés par mot de passe.

Google Street View : acte de repentance

« Dès que nous nous sommes aperçus du problème, nous avons immobilisé nos voitures StreetView, isolé ces informations sur certains de nos réseaux que nous avons ensuite déconnectés pour les rendre inaccessibles », a précisé Google.

« Nous voulons détruire ces données dès que possible, et sommes en train de consulter les autorités de régulation de divers pays sur la manière rapide de nous en débarrasser », a précisé Alan Eustace.

« L’équipe d’ingénieurs de Google travaille dur pour mériter votre confiance. Et nous avons hautement conscience que nous avons lamentablement échoué dans ce cas-là. Nous sommes profondément désolés de cette erreur et sommes déterminées à en tirer toutes les leçons possibles », poursuit-il.

Tout en minimisant la portée de « l’erreur » commise. Selon le représentant de Google, seuls des « fragments » d’informations ont pu être interceptés, en raison de plusieurs facteurs énumérés.

« Nos voitures sont en mouvement. Il fallait que quelqu’un utilise le réseau quand la voiture passait devant. L’équipement Wi-Fi de nos voitures change automatiquement de canal environ cinq fois par seconde. En outre, nous n’avons pas collecté d’informations passant sur des réseaux Wi-Fi sécurisés et protégés par mot de passe », explique Alan Eustace, selon les propos retranscrits par l’AFP.

Une nouvelle infraction au droit à la vie privée

Comment Google s’est-il rendu compte de son « erreur » ?

Le groupe internet a procédé à un audit à la suite d’une demande de l’agence allemande de protection des données à Hambourg (DPA) qui exigeait des précisions sur l’étendue des données collectées par Google Street View.

De quoi susciter un peu plus l’inquiétude des autorités européennes en charge de la protection des données privées.

En mars, un groupement des Commissions informatique et libertés européennes, dont la CNIL française et la DPA allemande, ont expressément demandé à Google d’améliorer ce volet dans l’exploitation de ses services Internet.

En janvier, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, ministre allemande de la Justice, s’était également exprimé,  craignant un « monopole » de Google.

Contacté par ITespresso.fr, Édouard Barreiro, chargé de mission TIC à l’UFC Que-Choisir, revient sur des considérations franco-françaises.

« Cette affaire montre à quel point la loi Hadopi est inapplicable car les consommateurs n’ont pas conscience des enjeux liés à la sécurisation de leur connexion wifi et ne connaissent pas les modalités techniques pour le faire ».

Lire aussi :