Google suspend la numérisation des livres

Mobilité

Le moteur américain met en veille son service en ligne Google Print pour se prémunir contre d’éventuelles poursuites judiciaires

Google a entendu les cris d’alarme suscités par Google Print, son moteur de recherche indexant l’intégralité du contenu des livres, lancé fin mai dernier en version de test (voir édition du 31 mai 2005). Suite aux discussions entamées avec les auteurs et les acteurs de l’industrie du livre, le moteur américain a décidé de suspendre la numérisation de nouvelles oeuvres au moins jusqu’à novembre prochain. Il souhaite ainsi laisser le temps aux auteurs et éditeurs de lui indiquer les ouvrages protégés par copyright qu’ils ne souhaitent pas mettre à la disposition de tous sur le Net.

Dans le même temps, Google étend les fonctionnalités de son programme d’affiliation destiné aux éditeurs, auxquels il fournit des statistiques sur l’intérêt manifesté par les internautes pour leurs livres et rétrocède une partie des revenus générés par l’affichage de liens publicitaires contextuels. Il offre dorénavant la possibilité à ses partenaires de maintenir à jour une liste de livres qu’ils souhaitent voir indexés dans Google Print. Il s’engage d’autre part à se procurer lui-même les ouvrages candidats avant de les numériser.

Les éditeurs ne décolèrent pas

Cependant, pour l’industrie américaine du livre, le moteur cherche avant tout à se protéger contre d’éventuelles poursuites juridicaires. « Google reporte la responsabilité de la prévention des infractions sur les propriétaires des copyrights et déresponsabilise ainsi les utilisateurs, en tournant chaque principe de la loi sur le copyright dans un sens qui lui est favorable » , fulmine Patricia Schroeder, la présidente de l’Association of American Publishers (AAP), interrogée par Vnunet.com.

Le service en ligne de Google n’a pas plus la côte de l’autre côté de l’Atlantique. Pour contrer cette initiative, la France s’est associée à cinq autres pays de l’Union européenne autour d’un projet de bibliothèque numérique européenne. Un mémo récapitulant les prochaines étapes de ce projet a été publié en ligne, il y a moins d’un mois, par le gouvernement français (voir édition du 21 juillet 2005).