Google, Yahoo et Microsoft élaborent des gardes fous contre la censure en Chine

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Les trois plus grandes compagnies du Web achevent la rédaction d’un code de conduite assurant la protection des données personnelles dans des pays dits répressifs.

Yahoo, Microsoft et Google travaillent à l’élaboration d’un code de conduite professionnel pour les pays où les libertés d’information et d’expression ne sont pas respectées. La Chine est directement concernée par ce projet volontaire, initié en 2007 par les trois plus grandes entreprises du web.

Les entreprises sont invitées à « résister à la censure, protéger les données personnelles des utilisateurs et la liberté d’expression » qui a lieu dans certains « régimes répressifs« , a déclaré le sénateur de l’Illinois Dick Durbin, qui soutient le projet. Le Congrès américain (l’équivalent du parlement français) s’est engagé aux côtés des entreprises, les poussant à mettre en oeuvre ces principes avant la fin des jeux olympiques de Pékin.

Jerry Yang a dû présenter des excuses publiques

Le code de conduite, rédigé avec l’aide d’organisations de protection des droits de l’Homme comme Human Right Watch, devrait être finalisé avant la fin de l’année. Dans une lettre (pdf) aux sénateurs soucieux de l’évolution du projet, Yahoo détaille la mise en place de principes avec lesquelles les entreprises partenaires devront se soumettre. Celles-ci sont notamment incitées à « encourager la liberté d’expression et protéger les données personnelles« , explique Michael Samway, du département légal chez Yahoo.

Yahoo est dans la ligne de mire des organisations de défense des droits de l’Homme après un incident malheureux survenu en 2004. L’entreprise avait révélé l’identité d’un journaliste dissident aux autorités chinoises, qui l’ont condamné à dix ans de prison pour avoir révélé des secrets d’Etat. Le PDG de Yahoo Jerry Yang avait du présenter des excuses publiques l’automne dernier suite à des poursuites engagées à son encontre.

Mais Yahoo n’est pas le seul à être en position délicate, Google a également été critiqué par Amnesty International en 2006 en raison de sa soumission aux règles de censure chinoise dans ses résultats de recherche. Très suivi par les membres du Congrès américain, l’initiative du secteur privé a donné lieu à l’élaboration d’un projet de loi appelé the Global Online Freedom Act.

Une telle loi interdirait toute publication d’informations permettant l’identification des utilisateurs, de la part des entreprises américaines du Net. En cas de violation de la loi, les amendes pourraient s’élever jusqu’à deux millions de dollars voire plus si les utilisateurs affectés sont des personnes recherchées par Pékin, comme des dissidents politiques ou des journalistes.