GPRS, ou la différence entre débit théorique et réalité

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160 Kbits/s, voilà le débit que nous promettait le GPRS. Au final, France Télécom qui, le premier arrive sur le marché de l’Internet mobile, propose un débit de 25 à 30 Kbits/s en moyenne. Pourquoi une telle différence ? Est-ce suffisant pour se connecter aux différents services proposés ? Tous les terminaux permettent-ils un débit identique ? Petit tour d’horizon technique.

Si l’offre GPRS de France Télécom marque un grand pas dans l’avènement de l’Internet mobile (voir édition du 23 mai 2002), on reste surpris du faible débit proposé. France Télécom annonce en effet des débits variant de 25 à 30 Kbits/s en moyenne. L’opérateur précise toutefois que les débits peuvent atteindre un maximum de 40 Kbits/s. Certes le débit est nettement supérieur à ce que proposait le GSM avec des taux de transfert de 9,6 Kbits/s. Mais on est loin des débits que chacun nous promettait. Dans un passé, pas si lointain que cela, opérateurs et fournisseurs de service évoquaient des débits de l’ordre de 160 Kbits/s avant de se perdre dans les 2 Mbits/s pour l’UMTS. Chacun y allait de son petit rêve. Et l’échec du WAP a semble-t-il ramené tout le monde à une réalité plus crue.

Pourtant, le GPRS peut effectivement offrir un débit de 160 Kbits/s. Mais seulement en théorie, affirme France Télécom. Parce que si son réseau peut aujourd’hui, selon l’opérateur, supporter un tel débit, il en est pas de même pour les terminaux disponibles. A l’époque des grandes illusions, on prévoyait que ceux-ci utiliseraient au moins 8 canaux ou time slot. Or à l’arrivée, les trois terminaux que propose France Télécom (Samsung T100, Philips Fisio 820, Sony Ericsson T68i) ne peuvent gérer au maximum que 4 canaux. Et comme un canal correspond à un débit de 10 Kbits/s, le débit actuel maximal finalement obtenu se situe donc bien à 40 kbits/s. En fait, c’est essentiellement pour des raisons d’autonomie de batterie et de coût. Plus le terminal est capable de gérer des canaux plus il consomme de l’énergie. Il faut donc des batteries suffisamment puissantes. Ce qui reviendrait soit à des téléphones plus gros, soit à des téléphones plus chers. Ce qui, on le comprend aisément, n’est pas bon pour le marketing…

Tout est dans le time slot

Tous les terminaux ne sont toutefois pas à égalité devant les débits. Tout est dans les chiffres indiqués derrière la mention GPRS. Ainsi le Sony Ericsson T68i compatible GPRS 3 + 1 est donc capable d’utiliser 3 canaux pour la réception et un en émission alors que le Philips Fisio 820 dispose de quatre canaux pour la réception de données et de deux canaux pour l’émission.

France Télécom assure que les débits proposés pour le moment sont suffisants pour accéder aux services mis à disposition sur son portail orange. Quant à l’arrivée des services MMS (Multimedia Messaging System), l’opérateur annonce là-aussi que les débits sont suffisants. Toutefois, il se pourrait bien que ce service soit exempt de son dans un premier temps, faute justement de débit suffisant. Les débits risquent donc d’augmenter dans les prochains mois afin de proposer au client final des services toujours plus riches. Et plus chers ?