Grenelle des ondes : les antennes-relais restent un sujet sensible

Mobilité

Après trois réunions, des propositions émergent sur le volet de l’information au citoyen et le financement de la recherche sur les radio-fréquences.

La série des tables rondes liées au Grenelle des ondes se poursuit. Selon le calendrier pré-établi, trois réunions fédérant les opérateurs mobiles, des représentants du gouvernement et des associations de défense des consommateurs et de défense pour « la sécurité sanitaire des télécommunications sans fil » ont déjà eu lieu entre le 6 et le 15 mai. Une dernière rencontre se tiendra demain (20 mai) avant la remise des conclusions au gouvernement prévues le 25 mai.

Selon un document de travail que l’AFP s’est procuré, l’essentiel des travaux porte sur une plus grande transparence et un nouvel élan de recherche sur les radio-fréquences. Mais, en l’état actuel, une baisse des seuils d’exposition aux antennes-relais n’est pas préconisée.

Dans un communiqué de presse en date du 19 mai, Priartem et Agir pour l’environnement précisent que ce document exprime « assez fidèlement les avancées » obtenues au cours des discussions multi-partites.

Une base de travail à enrichir voire amendée

Les associations, qui invitent les citoyens à se prémunir des risques d’exposition aux radio-fréquences,  retiennent des mots-clés qui ont attiré leur attention comme « incertitude » (scientifique), « risque émergent », « principe de précaution », « transparence » , « concertation »… Bref, un document susceptible de « constituer une base de travail, même si il demande encore à être enrichi, précisé, voire amendé ». Mais le ton est plus radical du côté de l’association Robin des toits qui considèrent les propositions avancées comme « une ribambelle de voeux pieux ».

Priartem et Agir pour l’environnement notent des idées intéressantes comme l’interdiction de toute publicité liée aux terminaux mobiles à destination des enfants de moins de 12 ans, l’interdiction de la vente voire de l’usage au sein des établissements scolaires ou l’instauration d’un message publicitaire type dans le domaine de la téléphonie pour promouvoir un usage modéré (à l’instar de la campagne « Manger, Bouger » lié au programme national Nutrition Santé).

Antennes-relais : débat plus chaotique

En ce qui concerne les antennes-relais, le sujet demeure toujours aussi sensible. Les associations Priartem et Agir pour l’environnement évoquent deux pistes qui restent à éclaircir pour le commun des mortels : « reconnaissance du principe Alara (aussi bas que techniquement possible) lié à la fixation d’une valeur cible dans les lieux de vie » et  « accord sur une valeur cible de qualité, à définir dans les lieux de vie ».

Tandis que Robin des Toits reste sur sa ligne initiale c’est à dire pousser à l’adoption du seuil de 0,6 volt par mètre d’exposition.

Une revendication insensée, estime Jean-Marie Danjou, Délégué Général de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom). « Ce chiffre de 0,6 V/m n’est et n’a été en vigueur dans aucun pays, ni aucune ville d’Europe ou du monde. Le Parlement européen a voté une résolution demandant la révision des seuils mais ne faisant pas référence à ce chiffre (…) ».

Le club des opérateurs mobiles prône un « renforcement de l’information, du dialogue et de la concertation locale (…) pour répondre aux inquiétudes des riverains et pour sortir de la situation actuelle de blocage » et une meilleure « information objective » pour les Français relative aux niveaux d’exposition aux ondes radio dans leur logement, à leur travail et dans les écoles par exemple.


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