Grid computing : une technologie prometteuse mais surmédiatisée

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Lors de la conférence annuelle d’Oracle, l’accent a été mis sur les possibilités offertes par le grid computing. Possibilités encore virtuelles, a rappelé la présidente de HP, Carly Fiorina, par manque de standards notamment…

Le maître mot d’OracleWorld, la conférence annuelle du leader des bases de données qui s’est tenue cette semaine à San Francisco, a sans conteste été le grid computing (voir édition du 9 septembre 2003). Oracle s’est rallié à cette nouvelle approche de la gestion des ressources de calcul consistant à les virtualiser et les fédérer au sein d’une grille de calcul ou grid, de façon à les voir comme une seule machine. L’intérêt pour des entreprises est d’optimiser la gestion de leurs ordinateurs. En effet, actuellement, elles attribuent une ou plusieurs machines à une application, créant des « îlots » de calcul indépendants les uns des autres, alors que l’on conçoit aisément les bénéfices qu’elles tireraient d’une mutualisation de leurs serveurs. Intervenant le jour de clôture d’OracleWorld, Carly Fiorina, la patronne de HP – lequel a lui aussi pris fait et cause pour le grid computing dans le cadre de sa stratégie dite Adaptive Enterprise (voir édition du 4 septembre 2003) – a cependant tempéré quelque peu l’enthousiasme général. « Le grid computing relève plus du battage médiatique que de la réalité », a-t-elle déclaré.

Un consortium pour développer des standardsLe chemin est long ? de trois à cinq ans, selon Carly Fiorina ? avant que les perspectives théoriquement ouvertes par cette technique n’entrent dans les faits et soient exploitées par une large proportion d’entreprises pour exécuter leurs applications de gestion les plus courantes. Il manque notamment des standards rendant interopérables les grilles de calcul, et des outils d’administration. Des problèmes de sécurité appellent également des solutions. Les dirigeants d’Oracle eux-mêmes sont conscients de ces lacunes et ont annoncé la création d’un consortium, précisément dédié à l’élaboration de standards, ajoutant qu’il ne concurrencerait pas les actuels groupes de travail, tel le Global Grid Forum (GGF). Alors que ce dernier s’intéresse à l’utilisation du grid computing dans le monde de la recherche, le consortium mené par Oracle travaillera, quant à lui, à répondre aux attentes des entreprises. Priorité sera donnée aux secteurs des biotechnologies, des services financiers et de la santé.