Hadopi : 650 000 internautes français se sont déjà fait attraper

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La Hadopi a publié son premier rapport d’activité, et a fait le bilan de sa première année d’existence. Elle affirme avoir fait avancer la riposte graduée en même temps que l’offre légale.

La Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) faisait aujourd’hui le bilan de sa première année à l’occasion de la publication de son premier rapport d’activité.

Marie-Françoise Marais, présidente de la Hadopi, a rappelé que son institution avait une double mission, « d’information » (pour ne pas dire répression) des internautes et de développement de l’offre légale.

La Hadopi reste cependant généralement associée à la riposte graduée et à la menace planant sur les pirates S’ils se font repérer trois fois par la Hadopi, ils pourraient être contraints par le tribunal de payer 1500 euros d’amende et de se voir couper leur accès au Net.

Une menace qui se précise d’ailleurs de plus en plus. En ce début d’automne, le total cumulé de courriels d’avertissement monte à 650 000 « premières recommandations ».

Selon Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la Commission de Protection des Droits, ce chiffre représente tout de même 3% de tous les internautes français.

Ensuite, les lettres recommandées, qui servent de « deuxième avertissement », montent à 44 000.

Enfin, une soixantaine de dossiers sont en cours d’instruction par la Commission de Protection des Droits (CPD), qui décidera ou non d’envoyer ces téléchargeurs multirécidivistes devant la justice.

Ce qui commence à faire changer les mentalités insiste Marie-Françoise Marais. « Les premiers résultats témoignent d’une tendance positive« , précise la présidente, citant les chiffres de « l’étude T1 » publiés en avril 2011.

50% des internautes français auraient ainsi été incités par la Hadopi à utiliser plus de sites légaux, et 44% des pirates incités à changer leur habitude de consommation culturelle.

Du côté de l’offre légale, la Haute autorité se base sur le label PUR et sur ses Labs, qui, à eux deux, représentent environ un tiers de son budget explique Eric Walter, secrétaire général de la Haute Autorité.

PUR a labellisé une trentaine de plates-formes, dont environ 70% dans la musique. Il va aussi bénéficier d’une plate-forme dédiée avant la fin de l’année, qui remplacera le site-vitrine actuel. Plus de détails seront communiqués dans les semaines qui viennent.

Les Labs, ou « Ateliers » en français, se sont aussi fortement développés, et regroupent une centaine d’experts appuyés par des chargés de mission salariés par la Hadopi.

Ils ont pour mission de réfléchir à différents thèmes allant de l’évolution des « usages en ligne » aux « réseaux et techniques ». Ils sont surtout destinés à « accompagner les détenteurs de droits dans la compréhension des attentes des consommateurs » explique Marie-Françoise Marais.

La présidente conclut en se félicitant : « La Hadopi aborde ce deuxième exercice avec confiance« .

Une déclaration peut-être trop optimiste sachant que pratiquement tous les candidats à l’élection présidentielle de 2012 aujourd’hui connus, à l’exception de Nicolas Sarkozy, ont promis la suppression de la Haute autorité.

Le Triumvirat à la tête de la Hadopi : Mireille Imbert-Quaretta, Eric Walter et Marie-Françoise Marais

 

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