Haro sur l’UMTS ?

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L’installation des réseaux de troisième génération pourrait s’avérer bien plus coûteuse que prévu. Une ombre de plus au tableau de l’UMTS qui doit faire face aujourd’hui au mécontentement des associations de consommateurs qui craignent que les coûts de ces licences ne soient répercutés sur les offres aux consommateurs. Et si cela ne suffisait pas, un chercheur finlandais aurait une solution quasi gratuite pour des services de téléphonie mobile de troisième génération.

Non seulement NTTDoCoMo jetait un pavé dans la mare en révélant que selon lui, l’UMTS ne serait pas aussi rentable que les opérateurs l’imaginaient (voir édition du 30 novembre 2000), mais voilà que l’installation des réseaux de troisième génération pourrait bien coûter plus cher que prévu. Cette réflexion est ainsi menée par un conseiller technique du gouvernement britannique à la suite d’une simulation informatique conduite par la société Quotient Communications.

Cette dernière a installé à Cambridge un réseau UMTS expérimental selon des critères établis par certains opérateurs. Le réseau a ainsi tout juste supporté le transport de la voix et de la navigation sur le Web et s’est effondré lorsque le courrier électronique et la transmission vidéo ont été intégrés. Les opérateurs auraient besoin, pour une exploitation à plein régime des réseaux UMTS, de deux fois plus d’antennes-relais que prévu, affirme Rodney Stewart, le PDG de Quotient Communications.

Malheureusement, ce n’est pas forcément ce qui est prévu par tous les opérateurs. L’opérateur britannique Orange a par exemple prévu d’ajouter seulement trois à quatre mille relais supplémentaires à ses 7 500 déjà existants. D’autres ont d’ores et déjà annoncé qu’ils conserveront le même nombre de relais de transmission que ceux utilisés actuellement par la norme GSM.

Une technologie de 3ème génération « gratuite » ?

Cette perspective de surcoût d’exploitation ne fait qu’ajouter un peu plus de morosité dans le paysage de l’UMTS. En effet, selon le Times, un chercheur finlandais a découvert une solution technique qui permettrait aux opérateurs de télécommunications de commercialiser des services de téléphonie mobile de troisième génération en se passant des coûteuses licences. La solution se présente sous la forme d’un logiciel qui permet d’utiliser une fréquence radio très haute (2,4 GHz), qu’aucun état européen n’a songé à mettre aux enchères. Harri Arho, l’inventeur en question a obtenu l’assurance, auprès de représentants de l’Union européenne, que l’exploitation de ces fréquences resterait gratuite. La solution a d’ores et déjà été adoptée par le fournisseur d’accès Internet finlandais Jippii. La solution devrait arriver sur le marché anglais bien avant que des opérateurs comme Vodafone ou BT Cellnet puissent lancer un service de 3ème génération.

Les consommateurs soucieux de leur facture « mobile »

Cette technologie, si elle fonctionne, pourrait abaisser considérablement le coût de l’UMTS pour les opérateurs et, du même coup, rassurer les associations de consommateurs qui émettent des craintes concernant leur facture de 3ème génération. L’Association française des utilisateurs de télécommunications (AFUTT) a appelé jeudi le gouvernement à revoir les conditions d’attribution des licences de téléphonie mobile de troisième génération (UMTS). L’association a réitéré sa crainte de voir le coût élevé des licences UMTS françaises répercuté sur les futures offres aux consommateurs, et d’inciter de surcroît les opérateurs à ne fournir qu’une couverture imparfaite du territoire, en dépit du cahier des charges imposé par les pouvoirs publics.