Haut débit : la croissance reste forte en Europe

Cloud

Si la pénétration du haut débit ne fait plus aucun doute en Europe, la croissance reste plus modérée au premier semestre 2002 qu’en 2001, selon le centre d’étude et de conseil Idate. L’ADSL s’impose dans la plupart des pays face au câble. Le haut débit devrait être, dans un avenir proche, le vecteur de nouveaux services comme la diffusion de contenus vidéo à domicile.

Le haut débit, ADSL et câble, représentera un marché de 20 milliards d’euros en 2007 en Europe. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’Idate sur le premier semestre 2002. Selon le cabinet d’études, si « la croissance reste forte sur les principaux marchés européens au premier semestre 2002, elle reste tout de même plus modérée qu’en 2001 ». Sauf au Royaume-Uni où la croissance dépasse les 50 % grâce, en partie, à l’ADSL (+ 420 % en un an) et au câble. La France et l’Espagne ont également connu des progressions importantes de 20 %. Le marché français « pourrait même connaître une accélération au cours du second semestre sous l’effet des baisses des prix impulsées par l’ART », soulignent les auteurs du rapport. En effet, France Télécom prévoit de dépasser les 1,3 million de lignes ADSL pour la fin de l’année (voir édition du 14 novembre 2002) qui, ajoutés aux internautes câblés, devraient porter le nombre d’utilisateurs du haut débit à 1,5 million en France fin 2002.

Mais c’est l’Allemagne qui, avec près de 3,5 millions d’abonnés prévus pour la fin de l’année tient le haut de l’affiche. Chez nos voisins d’outre-Rhin, les connexions par câble sont quasiment insignifiantes et ce sont les services DSL qui tirent la croissance. Le phénomène se répète dans toute l’Europe à l’exception des Pays-Bas où le câble prédomine. Avec ses 11,3 % de foyers connectés au Net en haut débit, les Pays-Bas arrivent, avec la Suède (11,2 %), en tête des pays européens les plus familiers avec l’Internet rapide. Suivent l’Allemagne (7,4 %), l’Espagne (6,4 %), la France (4,7 %) et le Royaume-Uni (3,6 %).

L’Europe derrière les Etats-Unis

Si le haut débit s’installe enfin en Europe, il ne parvient pourtant pas à combler son retard sur les Etats-Unis malgré un écart de plus de 100 millions d’habitants en plus sur le Vieux Continent (sur 17 pays européens). Ainsi, selon les estimations de l’Idate, l’Europe comptera à la fin de l’année plus de 12 millions d’accès haut débit tandis que les Etats-Unis en recenseront 16 millions. En revanche, alors que l’usage de l’ADSL prédomine en Europe (9,4 millions), les Américains favorisent le câble (10 millions). Notons qu’en Europe, 88 % des utilisateurs de services d’accès haut débit sont des particuliers, contre 12 % pour les entreprises (SOHO, PME).

Un marché grand public qui devrait intéresser les diffuseurs de contenus multimédias et vidéo… mais pas avant 2004. Le principal obstacle semble être justement l’accès aux contenus, des films produits à l’origine pour le cinéma. « Outre les problèmes techniques du réseau, le coût des équipements serveurs et terminaux, le principal obstacle semble résider dans la difficulté des opérateurs ou des agrégateurs à gagner la confiance des studios de cinéma qui craignent de voir se multiplier les sites d’échange », lit-on dans la synthèse du rapport. A moins que les studios américains ne cherchent à conserver le monopole de la distribution de leurs productions.

Des services de grande consommation

En France, TF1 étudie de près la diffusion d’un bouquet de chaînes télévisées via l’ADSL. Et si Free reste discret sur le sujet, sa Freebox (modem dédié aux lignes dégroupées du fournisseur d’accès) se destine à véhiculer des flux vidéo (voir édition du 19 septembre 2002). Enfin, des services comme NetCine de MovieSystem, qui fournit notamment le portail haut débit de Club-Internet (voir édition du 24 octobre 2002) et de Noos (voir édition du 1er février 2002) permettent de visionner des longs métrages en streaming. Autant de services de grande consommation qui, en France, pourraient favoriser la création d’un marché viable dès 2003.