Le haut débit en avion : Lufthansa tente l’expérience commerciale

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Lancement commercial effectif pour l’offre de connectivité haut débit que Lufthansa propose sur la base du réseau satellitaire de l’opérateur Inmarsat.

Un peu plus de 18 mois se seront écoulés entre la signature du contrat InmarsatLufthansa Group et le lancement commercial de l’offre de connectivité haut débit que les deux partenaires ont développée dans ce cadre, à destination des passagers des avions de ligne.

Deux compagnies aériennes du groupe allemand sont pour l’heure dans la boucle : Lufthansa et Austrian Airlines, avec respectivement une vingtaine et une trentaine d’appareils équipés. Eurowings doit rejoindre la liste dans « quelques semaines » avec également une trentaine de monocouloirs.

Pour fournir l’Internet haut débit dans ses vols commerciaux, Lufthansa Group s’appuie sur l’offre GX Aviation, que l’opérateur Inmarsat a montée sur la base de son réseau satellitaire Global Xpress.

Exploité depuis 2015, ce réseau est aujourd’hui constitué de trois satellites conçus par Boeing à partir de la plate-forme 702HP. Un quatrième doit être mis en orbite à la mi-2017.

Chacun de ces satellites fonctionnant sur la bande Ka (20-30 GHz) associe 89 faisceaux, pour un débit descendant annoncé à 50 Mbit/s (5 Mbit/s en montant). L’interface avec Deutsche Telecom, qui joue le rôle de fournisseur d’accès, est faite via des stations terrestres situées en Italie, en Grèce, à Hawaï, au Canada, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.

Visio interdite

Au niveau des avions, il a fallu intégrer le matériel idoine. En l’occurrence, la solution de connectivité JetWave fournie par Honeywell. Temps nécessaire : 4 jours, en synchronisation avec le temps de maintenance des appareils, selon Lufthansa, qui précise que chaque installation représente « 1,5 km de câbles supplémentaires ».

Un Airbus A319 d’Eurowings avait ouvert le bal en juin 2016. Les démarches s’étaient accélérées à l’été avec l’obtention d’un agrément de la part de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) pour les A320. Il est question d’en équiper 300 à terme, dont l’ensemble de la flotte Lufthansa à l’horizon 2018.

La phase commerciale démarre après environ quatre mois d’expérimentation… au cours desquels le média spécialisé Get Connected a pu constater* que ni la VoIP, ni la visioconférence ne sont autorisés, y compris pour ceux qui choisiront la formule la plus onéreuse : 12 euros TTC la formule FlyNet Stream, qui garantit suffisamment de débit pour visionner un film.

Le ticket d’entrée est fixé à 3 euros pour FlyNet Message, qui permet, affirme Lufthansa, de « répondre à des e-mails » et d’« envoyer des messages WhatsApp ». Le palier intermédiaire, à 7 euros, est recommandé pour la navigation Web.

Basé sur le portail BoardConnect de la compagnie allemande, le service s’active lorsque l’avion atteint 10 000 pieds d’altitude. Il doit être réservé au préalable. Au-delà du paiement par carte bancaire ou PayPal, il est question de permettre l’utilisation des points de fidélité et la facturation opérateur.

* Débits maximaux relevés : 14,2 Mbit/s en téléchargement et 5 Mbit/s en téléversement, pour une latence de 600 à 800 ms, supérieure à celle des réseaux terrestres. On notera qu’Inmarsat assure avoir testé une technologie qui pousse le débit théorique à plus de 300 Mbit/s.


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