Haut débit : France Télécom garde une position confortable en France

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L’opérateur affiche une part de marché de 47,5% dans l’ADSL grand public, avec une bonne diffusion de sa Livebox. Mais gare à la fibre et au dégroupage total?

Malgré l’essor de l’ADSL, c’est l’un des segments produits qui a le plus souffert en 2005 : le chiffre d’affaires de France Télécom lié aux services de communication résidentiels s’élève à 22,5 milliards d’euros en 2005. Cela représente une baisse de 0,4% en données pro-forma (qui prend en compte l’évolution de la taille de la structure) ou de 1,2 % en données à base comparable. Toutefois, son influence est loin d’être négligeable dans le CA global de l’opérateur (presque 46%).

Sur ce segment, la principale satisfaction provient de l’ADSL. « Nous récoltons les fruits de nos investissements en la matière depuis trois ans », estime Didier Lombard, PDG de France Télécom. Un classement du cabinet d’études Dataxis place l’ancien opérateur public français en deuxième position en termes de nombres de lignes déployés, derrière China Telecom (voir édition du 20 décembre 2005).

Priorité à l’ADSL mais restons vigilant sur la fibre

L’objectif de France Télécom est clair : « maintenir les parts de marché » dans un environnement ultra-concurrentiel dans le haut débit, tout en gardant un oeil sur l’évolution des offres ultra haut débit par la fibre optique.

France Télécom va lancer deux pilotes dans Paris et les Hauts-de-Seine dans ce sens (voir édition du 17 janvier 2005).« Nous investirons vraiment dans la fibre quand le besoin sera réellement identifié. A priori, cela ne devrait pas être le cas avant la fin du plan Next en 2008 », commente Didier Lombard.

Donc, l’opérateur reste serein sur l’attrait de l’ADSL en l’état actuel et maintient le cap : le nombre d’accès haut débit en Europe (Royaume-Uni, Pays-Bas, Espagne, France) s’élève à 7,4 millions à décembre 2005 (en hausse de 55% sur un an). Dans l’Hexagone, Wanadoo recense à cette date 4,5 millions de clients haut débit résidentiels (+52,9% par rapport à l’année précédente). Il parvient à grignoter un point de part de marché dans l’ADSL (47,5% fin 2005 contre 46,5% fin 2004).

La France, terre d’adoption de la Livebox

Le nombre de Livebox écoulés au cours de l’année dernière s’élève à 1,8 million en Europe, contre 253 000 à fin 2004. Cette différence s’explique par le fait que le lancement commercial du boîtier multi-services haut débit de France Télécom en Europe est survenu mi-2004 (voir édition du 20 juillet 2004). Par conséquent, 2005 a été la première année pleine d’exploitation de la Livebox.

C’est sur le marché français que France Télécom écoule la majeure partie des Livebox : presque 1,6 million en 2005. En un an, la progression est fulgurante : en décembre 2004, l’opérateur n’en avait déployé que 234 000.

La feuille de route reste ambitieuse : Didier Lombard souhaite disposer d’un parc de 3,6 millions de clients sous Livebox d’ici la fin de l’année. Et si possible en les convertissant aux Live Services connexes à la « passerelle haut débit » qui ont été présentés le mois dernier (voir édition du 26 janvier 2006).

La montée en puissance du haut débit est illustrée par quelques applications phares : désormais, France Télécom recense 830 000 clients en voix sur IP à fin 2005. Ils vont bénéficier d’un circuit dédié VoIP qui va favoriser la qualité de service (voir édition du 3 février 2006).

Quant au service de télévision numérique par la ligne téléphonique (sous la marque MaLigne TV), il totalise 200 000 abonnés. C’est une belle progression de 189% sur un an.

Le dégroupage, la menace qui monte

Face à France Télécom, les opérateurs alternatifs qui exploitent leurs propres réseaux vont devoir mettre bouchées doubles pour prendre des parts de marché. Sur l’année 2005, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) estime que 500 000 abonnés téléphoniques ont choisi de couper le cordon avec France Télécom en optant pour une ligne totalement dégroupée.

Cette tendance devrait se confirmer sur l’année 2006. Selon une estimation de Didier Lombard, 1,5 million de lignes seront exploitées en dégroupage total à fin décembre. Autant de clients qui échappent à l’influence directe du premier opérateur français?


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