HelloFresh : une autre FoodTech « made in Rocket Internet » entre en Bourse

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Spécialisé dans la livraison de paniers-repas, HelloFresh entre à la Bourse de Francfort quatre mois après Delivery Hero, autre FoodTech de la galaxie Rocket Internet.

Une IPO de plus au catalogue de Rocket Internet.

Le groupe allemand, qui se positionne à la fois comme « usine à start-up », incubateur et holding d’investissement, est l’actionnaire principal de la FoodTech HelloFresh.

Cette dernière, spécialisée depuis 2012 dans la livraison de paniers-repas (kits d’ingrédients accompagnés de carnets de recettes), a fait, ce jeudi 2 novembre, ses premiers pas au Frankfurt Stock Exchange, sous le symbole HFG.

L’action cote actuellement autour de 10,50 euros, au-dessus du niveau d’introduction fixé à 10,25 euros, dans le milieu de la fourchette annoncée lors de la publication du prospectus (PDF, 413 pages).

L’opération a consisté en l’émission de 27 millions d’actions nouvelles, avec une option de surallocation à hauteur de 4,05 millions d’actions vendues par des holdings affiliées à Rocket Internet.

Compte tenu de l’exercice de cette option, HelloFresh est en mesure de lever 318,3 millions d’euros, pour un produit net estimé à 307,2 millions.

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Une licorne moins reluisante

Avec environ 19 % du capital au flottant, sa valorisation avoisine les 1,7 milliard d’euros, nettement en dessous des 2,6 milliards dont il était question voilà deux ans au sortir d’un tour de table de 75 millions de dollars emmené par le fonds de capital-risque Baillie Gifford.

HelloFresh évoquait déjà, à l’époque, ses ambitions d’IPO.

Depuis lors, son activité s’est développée pour couvrir dix pays : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg (ouvert le mois dernier), la Suisse, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada… et les États-Unis, qui concentrent près de la moitié des revenus.

Revendiquant un réseau de 600 fournisseurs, HelloFresh dit avoir livré, au 2e trimestre 2017, près de 34 millions de paniers-repas à 1,28 million de clients actifs.

Le chiffre d’affaires 2016 s’établit à 597 millions d’euros, en hausse annuelle de 96 %.

Malgré une marge brute optimisée (+ 114 %, à 339,6 millions d’euros), l’activité n’est, entre autres à cause des coûts logistiques (+ 96 %, à 238,4 millions d’euros), pas encore rentable : 93,9 millions d’euros de perte nette, contre 116,8 millions sur l’année 2015.

L’énigme Amazon

La dynamique est similaire sur le 1er semestre 2017 : les pertes atteignent 57 millions d’euros sur un C.A. de 453 millions.

Des niveaux comparables à ceux du concurrent Blue Apron, entré le 29 juin sur le NYSE… et dont l’action a depuis lors chuté de plus de 50 % avec, en toile de fond, l’acquisition de Whole Foods par Amazon.

L’annonce du deal à la mi-juin avait déjà ébranlé les cours boursiers des entreprises américaines de grande distribution.

La menace est d’autant plus grande qu’Amazon a fait enregistré des concepts dont on a trouvé trace cet été et qui laissent présager une offensive sur le marché des paniers « prêts à cuisiner ».

* Rocket Internet reste le principal actionnaire à l’issue de l’IPO, avec une participation ramenée de 58,71 % à 47,61 %. Suivent Insight Venture Partners et Phenomen Ventures (fonds de l’investisseur russe Dmitry Falkovich), avec respectivement 15,13 % et 7,17 % du capital.

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