Hourtin 2001 : encore une cuvée prometteuse

Mobilité

La 22ème université d’été de la Communication a été inaugurée ce lundi 20 août par Jack Lang. Le ministre de l’Education nationale a réaffirmé l’importance des nouvelles technologies dans l’enseignement. D’autres ministres figurent parmi les quelque 485 intervenants de Hourtin 2001, pour des journées qui s’annoncent cette année encore très riches.

On attend près de 5 000 personnes à Hourtin du 20 au 24 août. Les chasseurs n’étaient pas comptés d’avance, ils étaient pourtant environ 200 ce lundi à bloquer les accès au « Village » dressé à l’occasion sur les terres de Gironde. Jack Lang a dû recevoir une délégation des manifestants avant de pouvoir inaugurer la 22ème université d’été de la Communication. Le ministre de l’Education nationale a d’emblée cherché à galvaniser son auditoire en assurant que, sur le terrain des nouvelles technologies, « trop longtemps lanterne rouge en Europe, la France est aujourd’hui en mouvement, en action et en changement ». Evoquant une « révolution culturelle » numérique, Jack Lang place l’école au coeur de la société de l’information, « environnement privilégié de familiarisation aux nouvelles technologies ». Il a souligné à quel point, « instruments de transformation de la pédagogie dans toutes les disciplines », les nouvelles technologies contribuent à l’enseignement, avant de mettre en garde contre les « enjeux culturels et économiques (…) considérables ». « Je veux parler de l’importance que représente l’éducation et la formation face aux logiques marchandes et financières de grands groupes qui veulent imposer leur loi. Je veux parler aussi de la confusion croissante entre information et savoir », a expliqué l’ancien maire de Blois avant de comparer le bouleversement technologique à « une formidable occasion de renouveau intellectuel et de transformation des modes de diffusion et de propagation des idées ».

Jack Lang s’est ensuite attaché à dresser un état des lieux des nouvelles technologies dans l’enseignement, estimant que la France figurait dorénavant « dans le peloton des pays les mieux placés ». Aujourd’hui, les lycéens seraient six par ordinateur, contre quatorze au collège et vingt-trois à l’école, une nette progression par rapport aux années précédentes que le ministre de l’Education nationale n’a pas manqué de mettre en avant. La formation des « personnels enseignants et d’encadrement » n’a pas été oubliée et leur « mobilisation » alliée à une « capacité d’adaptation » ont été louées. Jack Lang a aussi détaillé les réformes en cours : brevet informatique et Internet (voir édition du 23 novembre 2000) ; formation continue des adultes ou encore enseignement supérieur ; réforme du Cned (Centre national d’enseignement à distance) et du CNDP (Centre national de documentation pédagogique). Par ailleurs, Jack Lang a dévoilé une série de partenariats qui vont permettre de « donner une impulsion nouvelle à l’usage des technologies de l’information et de la communication » par la construction d’« espaces numériques accessibles librement par tous les enseignants et tous les élèves ». Il s’agit par exemple des oeuvres du Louvre et de leurs notices pédagogiques avec Louvre.edu, des langues avec les programmes de la BBC, des cartes de l’Institut géographique national. Des contenus qui seront accessibles gratuitement. Enfin, le ministre a annoncé la création d’une « Villa Médicis du multimédia pédagogique » à Grenoble, « lieu de résidence et laboratoire européen » qui accueillera à terme une trentaine de pensionnaires. Jack Lang concluait son discours par un appel « à tous ceux (…) qui dans ce pays et en Europe sont sources de publications d’images ou d’émissions » en leur réclamant d’ouvrir « les portes et les fenêtres aux émissions culturelles, scientifiques, humanitaires, trop souvent absentes de [leurs] écrans… »Une pléïade d’intervenants

Les rencontres 2001 d’Hourtin se poursuivent jusqu’à ce vendredi. La liste des 485 intervenants est impressionnante : outre Jack Lang, le gouvernement est représenté notamment par Michel Sapin, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat et Catherine Tasca, ministre de la culture et de la communication. Parmi les personnalités, on notera la présence de Dominique Baudis, président du CSA, Michel Gentot, président de la Cnil, Isabelle Falque-Pierrotin, déléguée générale du Forum des droits de l’Internet, Jean michel Hubert, président de l’ART, Guy de Panafieu, président directeur général de Bull, Françoise Giri, présidente directrice générale d’IBM, Jean Jacques Damlamian, directeur exécutif de France Télécom, branche Développement, Didier Quillot, directeur général d’Orange… Cette année l’université est baptisée « Notre.vie », la mondialisation des réseaux et son impact sur la vie quotidienne devraient donc être au coeur des discussions. Mais les sujets abordés restent très variés, de « TIC et vie au foyer », à « Les ‘Big Brothers’ : enfants de la société de l’information », en passant par « Numérique hertzien : les enjeux pour l’audiovisuel en région ». Impossible de ne pas trouver son bonheur.