i-Sat : le pari de l’Internet par satellite bidirectionnel

Mobilité

Internet Point, prestataire de services Internet, vient de lancer trois offres de connexion Internet par satellite. Le service, bidirectionnel, devrait apporter une solution aux besoins en haut débit de certaines zones rurales mal ou pas du tout desservies par l’ADSL.

Internet Point, société créée en 1996 et spécialisée dans les technologies Internet, vient de lancer une offre de connexion Internet bidirectionnelle par satellite. La société – qui achète en fait de la capacité de connexion à l’opérateur Hot Telecom – propose trois offres. La première, I-sat 5, permet une connexion avec jusqu’à 128 Kbits/s en émission et 512 Kbits/s en réception pour un à cinq utilisateurs, pour un usage classique de type e-mail et navigation sur le Web. L’offre comprend une adresse IP fixe et cinq boîtes aux lettres protégées par antivirus. L’abonnement mensuel est de 155 euros HT. I-sat 10, la deuxième offre, fournit un débit permanent jusqu’à 128 Kbits/s en émission et 640 Kbits/s en réception. L’offre, adaptée pour six à dix utilisateurs, comprend en outre une adresse IP fixe, 10 boîtes aux lettres protégées et un nom de domaine. L’abonnement mensuel est de 225 euros HT. Enfin, I-sat 25 offre un débit jusqu’à 128 Kbits/s en émission et 768 Kbits/s en réception et comprend une adresse IP fixe, 25 boîtes aux lettres et un nom de domaine. Son coût est de 335 euros HT par mois, le client s’engageant pour une durée de trois ans. Il peut toutefois ne s’engager que pour une période de deux ans, auquel cas il doit acquérir le matériel : une antenne satellite, un boîtier d’émission/réception et un routeur hub firewall. L’ensemble est commercialisé au prix de 3 400 euros HT.

Il est possible de changer de formule en cours d’abonnement, mais seulement après s’être acquitté de 450 euros. La pose de l’antenne, qui est effectuée par un installateur local, devrait revenir à 250 euros TTC. Selon Philippe Tintignac, fondateur et gérant d’Internet Point, la première offre, I-sat 5, séduit énormément. « Jusqu’ici, les clients avaient du 64 Kbits/s en réception. Quand aujourd’hui, on leur propose du 512 Kbits/s, soit huit fois plus, pour eux, c’est déjà énorme… », explique-t-il.

Le seul accès haut débit dans certains pays

Le marché du satellite est relativement vaste d’autant que la zone couverte est importante et dépasse largement le cadre local de l’opérateur. Ainsi Internet Point reçoit des commandes provenant non seulement de la France, mais de l’Europe toute entière, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. « Il faut savoir qu’il y a des pays qui ne savent même pas ce que c’est que l’ADSL. Et le satellite leur offre aujourd’hui le seul moyen d’accéder à l’Internet haut débit », explique Philippe Tintignac.

Quand l’ADSL fait défaut?

L’échec de la boucle locale radio en zone rurale et le coût élevé d’une liaison louée ouvrent la voie aux connexions Internet par satellite. Si les offres unidirectionnelles, permettant uniquement la réception de données, n’ont pas permis l’émergence de ce mode de connexion, la technologie permet aujourd’hui également l’émission, ce qui devrait faciliter l’usage du satellite dans l’accès à Internet. Notamment par les entreprises établies dans des régions non desservies par l’ADSL. Attention, pour un débit, non garanti, comparable, 512 Kbits/s en réception et 128 kbits/s en émission, le satellite revient près de 3 fois plus cher qu’une connexion ADSL. Autre inconvénient, même pour les offres à débit de réception plus élevé, le taux de transfert en émission reste bloqué à 128 kbits/s, contre 256 kbits/s pour l’ADSL à 1024 kbits/s en réception. Mais quand on n’a pas le choix… En fait, le satellite ne se trouve être en compétition qu’avec les connexions Internet par routeur Numéris avec des débits de 64 kbits/s. Et face aux coûts de télécommunications liés à la ligne téléphonique, le satellite devrait arriver sans peine à séduire les clients.