IBM cherche à étendre les usages du grid computing

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Si tous les grands fournisseurs informatiques veulent diffuser le grid computing dans les entreprises, les premières à y recourir cantonnent encore ce mode de gestion des ressources matérielles à des besoins très spécifiques de calculs scientifiques.

Quelques jours après qu’Oracle a proclamé – à l’occasion du lancement de la nouvelle version de sa base de données, Oracle 10g – son ralliement au concept de grid computing (voir édition du 9 septembre 2003), c’est au tour d’IBM de rappeler son engagement vis-à-vis de cette méthode de gestion des ressources matérielles et surtout de signaler ses déjà nombreuses références dans ce domaine. IBM annonce ainsi de nouveaux clients ? il en revendique au total une centaine – pour ses offres relevant de ce concept, lesquelles se voient complétées en outre de deux nouveaux produits destinés au secteur bancaire. Ce sont deux nouvelles grilles de calcul qui ont été élaborées en partenariat avec l’éditeur spécialiste de l’analyse des données, SAS Institute. Parmi ses nouveaux clients, IBM compte une entreprise de services financiers, Morgan Stanley, un cabinet de conseil spécialisé dans les ressources humaines, Hewitt Associates, un assureur nippon, NLI Research Institute ou encore T-Systems, SSII filiale de Deutsche Telekom. Et, plus classiquement, IBM est impliqué dans des projets menés par des organismes de recherche tels le Ngee Ann Polytechnic de Singapour ou, en France, l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules. A l’origine, le grid computing a en effet été conçu pour répondre aux besoins des chercheurs en matière de calcul scientifique.

Aucun fournisseur n’a toutes les briques techniques

Et le message que cherche à faire passer IBM, en communiquant ces nouvelles références, c’est que désormais de plus en plus d’entreprises, intervenant hors du secteur de la recherche, s’impliquent dans des projets de grid computing, moins pour obtenir une puissance de calcul que leurs ordinateurs, pris individuellement, ne peuvent leur offrir, qu’à des fins d’optimisation de l’utilisation de leurs ressources matérielles. Observons cependant que les récents clients d’IBM confinent encore le grid computing à des tâches coûteuses en puissance de calcul, comme le traitement statistique de larges volumes de données. En revanche, aucun ne l’utilise pour exécuter les applications transactionnelles classiques, comme les PGI. C’est pourtant l’objectif des fournisseurs informatiques positionnés sur ce créneau : IBM, mais également Sun Microsystems, HP ou Oracle. Pour ce dernier ? et il a martelé ce discours lors du lancement d’Oracle 10g ? les entreprises ont tout intérêt, d’un point de vue économique notamment, à structurer leurs centres de données autour de grappes de serveurs Intel bas de gamme sous Linux. C’est selon lui le meilleur moyen de renforcer la flexibilité du système d’information, à condition toutefois de lui adjoindre un environnement logiciel ? base de données, serveur d’applications… – adapté à cette configuration matérielle. Mais ce qui précède reste encore une vision car ni Oracle, ni IBM, ni aucun fournisseur ne dispose encore de toutes les briques techniques requises, notamment en matière de sécurité et d’outils de gestion de systèmes, pour étendre le grid computing à tout le système d’information (voir édition du 12 septembre 2003).