IBM offre un lifting à sa stratégie vocale

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Big Blue sort du PC pour camper sur un marché de 30 milliards de dollars en 2006. Et remanie entièrement sa stratégie autour de la reconnaissance vocale en fournissant un éventail impressionnant d’outils dédiés aux entreprises.

Avec le lancement de sa solution de reconnaissance vocale « de bout en bout », IBM se concentre davantage sur la fourniture des technologies qui sont au coeur de solutions de reconnaissance vocale que sur les produits. Résultat, le géant s’ouvre à la plus large tendance du marché. En effet, l’informatique évolue de plus en plus vers les petits terminaux. Ces terminaux mobiles – ordinateurs portables, « wearable PC » et téléphones portables – disposent d’écrans et de capacités de saisie limités. Et réclament la reconnaissance vocale pour offrir un accès ergonomique aux services et aux contenus. Mais IBM se concentre surtout sur la façon de faire pénétrer la reconnaissance vocale dans l’entreprise. Même si cette technologie percera d’abord dans la voiture, sur le bureau ou dans les assistants numériques.

IBM a encore du chemin à faire pour prendre l’avantage compétitif. En dépit de sa bonne vision pour placer la technologie dans de nouvelles sphères, on ne sait pas quelles entreprises veulent s’équiper. Le marché des portails vocaux permettant le surf à la voix naît tout juste : « Hey Anita », construit avec la solution de Speechworks, est pour la première fois en démonstration à la PC Expo à New York qui se tient cette semaine. De plus, le marché de la reconnaissance vocale voit les alliances et les rachats s’intensifier. Fin mars 2000, le spécialiste belge Lernout & Hauspie rachète son concurrent américain Dragon Systems pour 590 millions de dollars pour renforcer sa position face à Philips et IBM. Ceci, après avoir montré au CeBIT en février dernier comment les technologies vocales peuvent aider à faire disparaître les claviers (voir édition du 8 février 2000). Enfin, les compagnies de télécommunications se mettent aussi de la partie comme AT&T qui investit récemment dans Speechworks (voir édition du 13 juin 2000). Logique ? Dave Nagel, patron des Laboratoires AT&T explique : « Les téléphones deviennent plus petits et se vendent mieux que les PC. L’accès à la voix deviendra la première façon d’utiliser les petits terminaux compacts ». Dans cette optique, IBM offre donc une ossature pour bâtir des applications et positionne ses produits, de la même façon que Microsoft a travaillé pour que les développeurs de logiciels standardisent ses outils. Pour autant, les sept outils de Big Blue ne seraient pas disponibles avant septembre ou octobre prochain.

L’un des produits essentiels de la stratégie « étendue » d’IBM sur la reconnaissance vocale, est la Multiplatform Edition, une plate-forme intégrant ViaVoice qui se compose d’une trousse d’outils de développement et qui supporte les standards Java. Multiplatform Edition est la solution pour exploiter la reconnaissance vocale comme moyen d’accès aux contenus et aux services depuis des terminaux multi-formes : PC portables, téléphones, PDA, etc. W.S. « Ozzie » Osborne, directeur général d’IBM Voice Systems aux Etats Unis, affirme que ce type de produits intéressera les entreprises qui équiperont les voitures avec des terminaux d’accès comme dans le cadre de l’accord de partenariat signé en janvier dernier entre IBM et Motorola. Mais pour le moment, le marché de la reconnaissance vocale cherchant sa voie, les conducteurs n’auront qu’à presser sur un bouton pour écouter la radio en attendant d’utiliser une commande vocale. Autres produits exploitant la voix, CallPath Enterprise Foundation 6.3, l’application de centre d’appel, intègre quelques applications de Siebel Systems, en incluant le traitement et la gestion des appels entrants et des transactions Web.

Pour en savoir plus :

* La démonstration de Speechsite

* La nouvelle stratégie vocale d’IBM