IBM : stratégie e-commerce tous azimuts

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Big Blue repositionne WebSphere sur le marché de l’e-commerce : outre le lifting de la marque, la famille de produits est désormais au complet pour fournir des solutions de bout en bout exclusivement dédiées au commerce électronique.

Avec le lancement mondial de sa plate-forme WebSphere et la présentation d’environ 25 outils et logiciels, IBM durcit sa stratégie. Et veut faire de la famille WebSphere et des produits associés une offre qui couvre tous les besoins de la prochaine génération de sites en fonctionnant sur tous les systèmes ouverts d’e-commerce. Première action, Big blue muscle ses solutions, du front end, c’est-à-dire la partie visible, à la gestion des transactions. Objectifs annoncés : attaquer le marché des entreprises qui souhaitent acquérir des briques technologiques pour compléter leurs solutions comme les prestataires de service qui veulent disposer d’une infrastructure complète et pouvoir ainsi offrir des développements spécifiques à leurs clients. Pour atteindre ce premier marché, IBM remet donc à jour les produits de Websphere et prévoit de lancer de nouveaux outils d’ici la fin de l’été. »L’offre se compose de trois éléments essentiels », résume Paraic Sweeney, vice président du marketing, de la division Business Transformation d’IBM devenue, avec le changement de stratégie, une division qui porte désormais le nom de Websphere. « Premièrement, la base, incluant le serveur d’applications et la partie middleware sous la marque MQ Series, puis un jeu d’extensions qui inclut un éventail plus large d’outils de développement et finalement, un jeu de fonctionnalités permettant de personnaliser la présentation de l’application et de porter l’application sur de nouveaux types de terminaux ».La partie importante de la stratégie, le repositionnement de WebSphere, originellement un serveur application, en plate-forme complète de services supportant un large éventail d’applications, placerait IBM en position de force par rapport à ses concurrents. Pour autant, les observateurs américains remarquent qu’IBM a fort à faire pour prendre l’avantage compétitif sur ceux-ci. L’éventail des rivaux réunit le géant de la base de données Oracle, Sun Microsystems et sa stratégie iPlanet, et les « leaders » du commerce électronique et de la place de marché virtuelle comme Ariba, CommerceOne et Broadvision.Parmi les nouveautés annoncées, IBM met l’accent sur les capacités de WebSphere concernant le support de la voix. « Nous pensons que pour les terminaux les plus répandus, la voix sera un mécanisme attractif pour faire l’inventaire, vérifier les informations sur les vols d’avions, et faire de la réservation de billets en ligne », ajoute Paraic Sweeney. « Cela signifie tout simplement qu’on se passera d’intégrer des claviers à ces terminaux ». Cette technologie côté serveur emprunte des outils à ViaVoice, et exploite la voix comme une interface aux applications. Et cela fonctionne, quelque soit le système sous lequel Websphere tourne, des plate-formes allant de Windows NT à Windows 2000, AS/400, System 390 et les principaux systèmes d’exploitations Unix, HP-UX inclus.Parmi les nouveautés et les mises à jours, on note que WebSphere Application Server Version 3.5 supporte désormais HP-UX et JDK 1.2. La version avancée offre aussi de meilleures intégrations à Lotus Domino, IBM VisualAge pour Java, et IBM WebSphere commerce. Les versions standard et avancée sont annoncées pour la fin du mois de juillet. La version standard sera disponible pour environ 795 dollars, soit environ 5 500 F HT et la version avancée pour environ 7 500 dollars par processeur soit environ 52 000 F HT. VisualAge pour Java Version 3.5 sera disponible avec les gabarits pour développer des serveurs d’applications CRM et ERP prêts à être déployés. Par ailleurs, l’environnement de développement peut stocker divers types de fichiers aux formats JPEG, JSP, HTML, etc.L’investissement d’IBM dans l’e-commerce se mesure aussi sur un chiffre : un milliard de dollars a été engagé dans Websphere seulement pour cette année. Cet investissement servira à recruter 1 000 développeurs et à supporter un programme destiné à fédérer une communauté de 5 millions de partenaires commerciaux autour de la plate-forme. La vision d’IBM ? « Les sites Web qui avaient leurs propre existence en tant que tels deviennent maintenant des applications Web » déclare Paraic Sweeney. « Les sites d’e-commerce réclament la personnalisation et la connectivité aux autres applications », précise-t-il. Un discours plutôt à la mode en ce moment, que l’on peut rapprocher de la stratégie Microsoft.NET, que l’éditeur a dévoilé récemment (voir édition du 23 juin 2000).Pour en savoir plus : WebSphere sur le site d’IBM (en anglais)