Icann : les futures racines du Net

Cloud
Information - news

L’Icann vient de publier les propositions qu’elle a reçues pour les futurs noms de domaine de premier niveau qui viendront soulager les « .com », « .net » ou « .org ». Parallèlement, les votes pour désigner 5 des 19 membres du comité directeur se poursuivent jusqu’au 10 octobre, mais des ennuis techniques ont perturbé cette élection déjà contestée.

Aujourd’hui, Internet compterait plus de 30 millions de noms de domaine, selon NetNames, une société attribuant des adresses Internet (un « registrar »). NetNames estime que le suffixe « .com » regroupe 18 millions de noms de domaine contre 3 millions pour les « .net » et 2 millions pour les « .org ». Quasiment tous les noms sont donc déjà déposés. Pour remédier à cette situation, et mieux organiser le réseau, de nouveaux noms de domaine de premier niveau (« TLD » pour Top level domains) vont être choisis par l’Icann (Internet corporation for assigned names and numbers). Les organisations avaient jusqu’à ce lundi 2 octobre pour soumettre leurs propositions… et payer 50 000 dollars pour l’examen de leur dossier.

La liste des TLD proposés est maintenant connue. Au total, près d’une cinquantaine d’organisations se sont manifestées. Concrètement, chaque proposition devait être argumentée, en justifiant notamment de l’intérêt du nom, à qui le domaine sera ouvert et pourquoi il va favoriser le bon fonctionnement d’Internet. Les observateurs s’attendent à ce que l’Icann choisisse trois nouveaux TLD. Les favoris seraient « .info », « .site » et « .web », une proposition d’Afilias, qui regroupe 19 sociétés dont le leader de l’enregistrement Network Solutions. Les propositions retenues devraient ensuite être soumises au public par l’intermédiaire de forums, avant que l’Icann n’annonce les TLD retenus en novembre, la date du 20 étant avancée. Les nouveaux TLD seront probablement utilisés à partir de l’année prochaine.

Les enjeux de l’ajout de nouveaux noms de domaine de premier niveau sont énormes. En effet, les sociétés qui seront habilitées à délivrer des adresses comportant ces suffixes accèderont ainsi à une place stratégique et surtout très lucrative. Ensuite, les TLD choisis bénéficieront aux entreprises du secteur, si le TLD est réservé à une certaine activité par exemple. Ainsi, en choisissant d’adopter le « .museum » proposé par le regroupement des musées, ces institutions pourraient facilement être référencées et retrouvées par les internautes. D’aucuns se plaignent du faible nombre de nouveaux TLD qui devraient voir le jour, l’Icann réplique en arguant de la complexité de gestion du point de vue technique.

Parallèlement aux TLD, l’Icann est aussi à l’origine des quelque 244 suffixes régionaux parmi lesquels figure le domaine « .fr ». L’AFP indique que les discussions engagées pour un « .eu » progressent dans le bons sens, tant au niveau de la Commission européenne que de l’Icann. L’Icann accepterait notamment que l’Union européenne possède un nom de domaine à 2 lettres, ce qui n’est normalement pas autorisé à une entité régionale de ce type. Le « .eu » serait réservé aux entreprises d’e-commerce européennes. Ces dernières devraient justifier d’une implantation dans un pays européen, le but étant clairement d’éviter le « cybersquatting » (voir édition du 11 juillet 2000) et de fournir de la visibilité aux entreprises concernées.

Pendant ce temps, les élections controversées de 5 des 19 membres du comité directeur de l’Icann se poursuivent actuellement (voir édition du 2 octobre 2000), mais elles ont rencontré quelques problèmes techniques. Les électeurs se sont ainsi retrouvés dans l’impossibilité de voter avant de finalement recevoir un e-mail leur indiquant que les ennuis techniques avaient été résolus. Les électeurs inscrits ont jusqu’au 10 octobre pour mettre leur bulletin dans l’urne en ligne.

Pour en savoir plus : Les propositions de TLD