InfraWorlds prépare les jeux à la prochaine génération de mobiles

Mobilité

L’éditeur français lève 3,5 millions d’euros pour financer la mise en oeuvre de sa nouvelle stratégie et son déploiement aux Etats-Unis.

Attention, une levée de fonds peut en cacher une autre. Fin avril dernier, l’éditeur de jeux InfraWorlds, qui gère également la distribution de ses produits sur le Web, les mobiles et les PDA, levait 3,5 millions d’euros auprès de son investisseur historique Sofinnova Partners. Celui-ci injecte aujourd’hui 3,55 millions d’euros supplémentaires avec le concours du fonds de capital-risque américain Cross Atlantic Ventures. C’est le troisième tour de table de la société depuis sa création en 2000, sa première levée, d’un montant de 1,35 million d’euros, remontant à février 2004.

Les batteries bien rechargées, InfraWorlds entend maintenant financer la mise en oeuvre de sa nouvelle stratégie, qui se veut différentiante. « Nous ne souhaitons pas reproduire les modèles existants », explique Alain Staron, qui a pris en mars dernier les commandes de la société fondée par Camille Guermonprez, pour mener à bien son repositionnement. « Nous sommes plutôt à l’affût de nouvelles formes de contenu. La téléphonie mobile est ce que la télévision était dans les années cinquante. Nous devons inventer aujourd’hui ce que sera le mobile dans 50 ans. », poursuit le dirigeant.

Illustration des ambitions de l’éditeur, celui-ci a conçu un nouveau type de jeu à épisodes, qu’il a baptisé Sagaz. Concrètement, un nouvel épisode du jeu sort chaque semaine. D’un autre côté, les joueurs sont appelés à essayer de battre des records et à concourir afin de gagner des récompenses. Twin Spin, le premier jeu de ce type lancé tout récemment, est aujourd’hui disponible sur le réseau de Bouygues Télécom, via le portail dédié au jeu de Pastagames, un autre éditeur racheté récemment par InfraWorlds.

La société essaie, par ailleurs, de multiplier les accords avec les opérateurs mobiles. Une nouveauté dans son modèle économique puisqu’elle collaborait auparavant directement avec les constructeurs, pour leur proposer des jeux embarqués. En juin dernier, elle a signé un premier accord avec Orange.

Le mobile n’est pas pour autant le seul canal de distribution exploré par InfraWorlds, qui considère Internet comme « un canal à fort potentiel ». Mais l’éditeur a préféré fermer son site, en attendant de trouver un positionnement Web original.

Le marché américain, toujours à conquérir

Dans le même temps, l’entreprise française commence à investir le marché américain. Elle vient d’acquérir la start-up américaine 995 Soft, qui édite une douzaine de jeux dont la plupart sont réservés aux mobiles haut de gamme. « Le marché américain est très jeune, c’est maintenant qu’il faut l’occuper », justifie Alain Staron.

Reste à savoir si le nouveau positionnement d’Infraworlds sera payante, sur un marché déjà occupé par deux français : In-fusio et Gameloft. Le premier éditeur, qui a levé 22,5 millions d’euros en août 2004, est implanté dans de nombreux pays. Tout comme le second, qui a complètement gelé ses activités Web ces dernières années pour se concentrer sur les jeux pour mobile.