Ingenico: la tentative d’OPA de Danaher mal perçue par l’Etat français

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Le consortium américain a cherché à mettre la main sur le spécialiste français des paiements électroniques Ingenico. Un dossier sensible selon l’Etat qui a bloqué le processus de prise de contrôle.

L’opération est trop stratégique pour rester dans l’ombre.

Vendredi 17 décembre, la cotation d’Ingenico a été suspendue car le spécialiste des terminaux de paiement était en négociation avec le consortium industriel américain Danaher en vue d’un rachat. Montant proposé : 1,44 milliard d’euros.

« Le Conseil d’administration d’Ingenico, après avoir reçu une offre soumise à conditions le 14 décembre 2010, a examiné son contenu et ses modalités avec l’offreur », précise un communiqué d’Ingenico diffusé lundi.

« Au stade actuel des discussions, celui-ci n’a pas été en mesure de présenter une offre susceptible d’être acceptée par le Conseil. En conséquence, le Conseil en prend acte à ce jour et a demandé la reprise de la cotation du titre [sur Euronext, ndlr]. »

L’alerte a été chaude. Selon Silicon.fr, Ingenico – comme Oberthur et quelques autres spécialistes des cartes à puce – fait partie des sociétés qui détiennent un savoir-faire indéniable en matière de micro-code et d’électronique embarquée.

Intéressant pour des applications sensibles bancaires ou touchant à la défense nationale. Mais un peu trop sensible aux yeux de l’Etat français.

« L’Etat a pleinement conscience du caractère stratégique de cette entreprise pour la filière électronique française », a déclaré Eric Besson à propos d’Ingenico sur l’antenne de LCI.

Le ministre de l’industrie a indiqué que des discussions avaient été entamées sur ce dossier avec Safran (dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 30,2%).

Le groupe spécialisé dans les équipements aéronautiques et électroniques, qui détient une participation de 22,4% d’Ingenico, peut peser dans les orientations stratégiques.

Réflexe de patriotisme économique ?

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